"L'écriture de l'histoire de la révolution entre le marteau de la réalité et l'enclume des défis" tel a été le titre de la conférence inaugurale du Colloque national sur l'écriture de l'histoire de la révolution dispensée par Ali Adjekou, professeur de l'enseignement supérieur. Lors de son intervention à ce colloque national, organisé lundi, à l'université de Batna 1, l'orateur, évoquant le contenu des archives françaises expliquera que "le rôle des historiens et autres chercheurs algériens est d'œuvrer, à travers des études analytiques et critiques, à réfuter ‘certaines vérités', résultant d'une vision colonialiste, que les colons ont exposées au monde, enseignées et exportées vers d'autres pays y compris le nôtre. Et il nous appartient de dévoiler les lacunes et le manque de validité de ces archives confectionnées par les Français et prouver la dangerosité de leur importation par le biais de travaux capables de faire la concurrence au niveau du sanctuaire historique". Sur l'importance de la mémoire vivante relative à la guerre de libération, M. Ali Adjekou dira que "la problématique de la révolution est un sujet d'actualité auquel nous devons nous intéresser. Notre mission est d'écrire notre histoire et l'histoire de notre révolution, en premier lieu, à partir des sources vivantes car celles-ci constituent la base". Plus loin, il citera un autre historien algérien : "L'histoire des Algériens ne peut exister qu'à travers les Algériens. Car notre révolution vit dans les grottes et montagnes des Aurès, dans les hauteurs du Djurdjura, sur les portes du Sahara et dans le Sahara. L'histoire est ici, parmi nous. Elle vit avec ceux qui vivent encore et se perd aussi chaque jour avec ceux qui disparaissent mais elle n'apparaît, certainement pas, avec qui ceux qui naissent". Revenant sur le sujet des archives françaises, il soulignera que "l'histoire de cette période cruciale doit, selon la logique, s'écrire principalement et exclusivement à partir de la matière locale, cependant, on ne peut se passer pratiquement de la documentation historique conservée dans les centres d'archives françaises notamment les éléments historiques et scientifiques censés apporter un plus à l'écriture de l'histoire de cette période de la vie des Algériens, du moins à court et moyen termes". Soulignons que la place de la tradition orale dans l'écriture de l'histoire, une étude critique des archives françaises de la période 1954/1962, le parcours de l'écriture de l'histoire et les facteurs influents ainsi que plusieurs autres sujets ont été abordés par de nombreux professeurs des universités de Batna, Biskra, El-Oued, Khenchela, Skikda, M'sila, Annaba et Guelma. Le statut scientifique des mémoires de Moudjahidine de la Wilaya UNE, en l'occurrence, El-Hadj Lakhdar, Tahar Zbiri et Bennoui a également a fait l'objet d'une conférence animée par le Dr Djamel Belferdi de l'université d'El-Oued.