On ignore, pour l'heure, l'identité des exécutants et des commanditaires de cette prise d'otages, aucun groupe ne l'ayant revendiquée. Néanmoins, certains otages exfiltrés pensent avoir reconnu à leur accent des Nigérians. L'hôtel Radisson dans la capitale malienne, Bamako, a été hier le théâtre d'une prise d'otages par deux ou trois terroristes qui seraient, selon les descriptions des témoins exfiltrés par les forces spéciales maliennes, compte tenu de leur langue et de leur accent, liés au groupe terroriste nigérian Boko Haram qui a étendu ses activités criminelles jusqu'au Tchad, pays voisin du Mali. C'est vers 7 heures (GMT) que les assaillants ont fait irruption dans l'hôtel. Une fois à l'intérieur, les terroristes, qui semblent méconnaître les lieux, n'ont pas réussi à prendre en otage tous les occupants de l'hôtel, 170 personnes, 140 clients de différentes nationalités, et 30 employés, dont la majorité a été exfiltrée par les forces spéciales maliennes appuyées par des forces spéciales américaines et françaises. On déplore, selon les sources sécuritaires maliennes, 22 victimes parmi les otages, dont un haut fonctionnaire belge qui était présent pour participer à une convention sur la francophonie parlementaire. Les terroristes ont fait usage de leurs armes dès leur arrivée au couloir du septième étage, le dernier. Une femme, parmi les premières personnes évacuées par les forces maliennes, a indiqué avoir vu un homme au teint clair gisant dans le couloir. Un officier des forces spéciales qui suivait les opérations et l'évolution de ses éléments dans l'immense hôtel et informait les médias, avait annoncé à 16 heures l'élimination de deux assaillants. À 16h40, une source militaire, citée par RFI, a annoncé la fin de la prise d'otages et la sécurisation totale de l'hôtel Radisson. Aucune revendication On ignore, pour l'heure, l'identité des exécutants et des commanditaires de cette prise d'otages, aucun groupe ne l'ayant revendiquée. Néanmoins, certains otages exfiltrés pensent avoir reconnu à leur accent des Nigérians. C'est le cas d'un artiste guinéen qui se trouvait parmi les otages et qui a indiqué, à sa libération, que les assaillants parlaient un anglais avec un accent nigérian, ont rapporté les agences. Si ce témoignage se confirmait, cela voudra dire que Boko Haram a non seulement étendu le champ de ses actions mais aussi changé son mode opératoire passant de son traditionnel terrorisme de masse avec les massacres collectifs, aux attentats ciblés et prise d'otages. Les assaillants pourraient avoir bénéficié de complicités internes qui ne sont pas difficiles à trouver au vu du nombre de groupuscules agissant à travers le Mali, souvent en sous-traitant pour les principaux groupes, Ansar Edine, le Mujao et Aqmi, devenu El-Mourabitoune. Surtout que des connections entre Aqmi et Boko Haram ont été confirmées par les services de renseignement de plusieurs pays. Comme lors de la prise d'otage de Sévaré, Aqmi et El-Mourabitoune (qui ne sont qu'un) se sont empressés de revendiquer la prise d'otages de l'hôtel Radisson. D B.