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Un attentat déjoué déblaie le terrain pour Contel Funkwerk Plettac
Affaire Sonatrach I
Publié dans Liberté le 02 - 01 - 2016

Selon le vice-président de Sonatrach chargé de l'Amont, Belkacem Boumediene, le contrat conclu de gré à gré avec Contel Funkwerk Plettac pour la réalisation du projet-pilote de sécurisation du Complexe industriel sud (CIS) a eu l'aval du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. La menace terroriste était telle qu'il fallait agir assez rapidement, à ses yeux.
L'audience de jeudi, écourtée par le juge pour permettre aux présents d'aller se recueillir sur la dépouille d'Aït Ahmed arrivée en début d'après-midi, a été suspendue cinq fois en l'espace de cinq heures. Et pour cause, l'état psychologique des deux accusés auditionnés ce jour-là, le vice-président chargé de l'Amont, Belkacem Boumediene, et le directeur du forage, Mustapha Cheikh, qui versaient des larmes à chaque fois que le juge évoquait leur responsabilité dans la passation des marchés avec le groupement Contel Funkwerk Plettac.
Mustapha Cheikh a affirmé avoir reçu un dossier ficelé et une délégation de signature afin de parapher un des cinq contrats passés avec Contel Funkwerk Plettac d'un montant de 412 millions de dinars (5 millions USD environ) pour lequel il est poursuivi d'octroi d'avantages injustifiés et participation dans la dilapidation de deniers publics, déclinant toute responsabilité tout au long du processus de prise de décision. "Il y a 70 signataires dans le dossier qui est passé par les différentes commissions des marchés, les services juridiques et ceux chargés du contrôle financier et fiscal au sein de la compagnie. Pour moi, tout était en règle. Puis je ne vois pas pourquoi j'endosse la responsabilité alors que je ne suis pour rien dans l'attribution du marché à cette entreprise",
déclare-t-il en éclatant en sanglots.
Cet ingénieur diplômé de l'Institut algérien du pétrole (IAP), major de promotion en 1983, n'a pu retenir ses larmes, encore une fois, quand le juge lui a demandé ce qu'il fait depuis sa mise sous contrôle judiciaire : "On m'a suspendu un mois après..."
"Chakib Khelil m'a assuré qu'il assumerait la responsabilité..."
Belkacem Boumediene, lui, a noté les menaces qui guettaient les installations pétrolières à l'époque, et ce, pour justifier l'urgence qui aurait conduit la direction de Sonatrach à opter pour le mode de gré à gré dans la passation des marchés avec Contel Funkwerk Plettac. Au moins le premier marché d'une valeur de 3 milliards de dinars (38 millions USD), celui du projet-pilote équipant le Complexe industriel sud (CIS) de Hassi-Messaoud par un système de télésurveillance. "D'abord, nous n'avions aucune idée sur la télésurveillance, ni sur les technologies utilisées, ni sur les prix des équipements et encore moins sur les délais de réalisation. Nous n'avions aucun élément qui nous permettait d'élaborer un cahier des charges pour pouvoir lancer un appel d'offres. Ensuite, il y a la menace terroriste. L'attentat ciblant la raffinerie de Sidi R'zine en 2005 qui, fort heureusement, a été déjoué par les services de sécurité, a précipité les choses et le ministre de l'Energie nous a sommés, dans une correspondance, de sécuriser les installations industrielles dans un délai (un mois) où il était techniquement et matériellement impossible de lancer un appel d'offres...", a-t-il soutenu. "Mais l'étude a pris une année ! Où est l'urgence ?" a balancé le juge. Boumediene essaie de retenir ses larmes.
Le juge l'a rassuré qu'il peut dire ce qu'il veut pour s'expliquer, avant de décider d'une pause. "C'est vrai qu'au moment de lancer la consultation restreinte je n'avais pas encore de feedback du terrain, mais il fallait agir pour sécuriser les installations en urgence d'autant qu'il y a une enquête d'habilitation préalable à l'engagement des entreprises pour ce genre de projet. Il faut vérifier si elles n'ont pas un comportement offensif à l'encontre de l'Algérie, en matière d'intelligence, etc. Ce sont des choses qui relèvent de la sécurité de l'Etat", s'est défendu Belkacem Boumediene.
Toujours selon le vice-président chargé de l'Amont, le ministre Chakib Khelil a été destinataire d'une demande d'approbation du projet pilote avec Contel Funkwerk Plettac. "Le ministre de l'Energie et des Mines savait-il que les enfants de Mohamed Meziane étaient associés dans Contel Funkwerk Plettac ?", interroge le juge. "Non ! Et moi non plus. Je l'ai appris par le biais des enquêteurs du DRS qui m'ont d'ailleurs chargé d'en informer le ministre lequel m'a assuré qu'il assumerait la responsabilité s'agissant de l'élaboration de la stratégie de sécurisation des installations et donc du projet pilote", souligne Boumediene. "La direction de la compagnie lui avait précisé que c'était en gré à gré ?", a demandé le juge. "C'est implicite dans la correspondance qui ne cite qu'une seule entreprise", a précisé Boumediene.
Les pressions de Mohamed Meziane
"La prison vous a forgé !", a commenté le juge. "C'est l'Algérie qui m'a forgé !", a répliqué Boumediene. Au fond de la salle, les mains ayant tenté d'applaudir le vice-président chargé de l'Amont ont été tout de suite ramollies par le juge : "C'est un tribunal et non pas un meeting politique !". Le juge a ainsi rappelé à Belkacem Boumediene que ce qu'il dit aujourd'hui contredit un peu ses propos tenus devant la Police judiciaire et face au juge d'instruction. "Monsieur le président, ce que j'ai dit devant la police judiciaire et le juge d'instruction je le retire. Je n'avais pas tous les éléments de réponse. Je coordonnais en tant que vice-président chargé de l'Amont la gestion de près de 5 000 contrats alors que je devais répondre comme cela de mémoire. Vous n'êtes pas sans savoir que les enquêteurs m'ont amené directement de l'aéroport et j'avais peur", a-t-il indiqué.
Belkacem Boumediene qui s'est étonné de l'absence du maître de l'ouvrage dans ce procès à savoir la direction régionale de Hassi-Messaoud qui a supervisé tous les projets en question, a néanmoins remis en cause les déclarations du directeur de la production, Mustapha Hassani, qui a argué qu'il n'était pas au courant de la préparation des projets de sécurisation des sites industriels et qu'il n'a eu connaissance de la passation de ces marchés qu'au moment de la signature des contrats. "L'information sécuritaire est très fluide à Sonatrach. Depuis 2004, une directive a supprimé la voie hiérarchique pour la transmission de ce genre d'informations à qui de droit. De même que la répercussion des informations se fait à travers un système électronique et personne ne peut prétendre qu'il ne sait pas. À moins qu'il ne lise pas son courrier", a-t-il asséné.
Quant à sa relation avec Contel, il a révélé en avoir entendu parler pour la première fois après que son P-DG, Mohamed Meziane, lui a transmis une lettre de remerciements envoyée à la direction de Sonatrach par cette entreprise sur laquelle il a mentionné "pour exploitation". "C'était quelques jours après ma nomination comme intérimaire au poste de vice-président chargé de l'Amont en janvier 2005 (il n'a été confirmé dans son poste qu'en mars 2005, ndlr). Or, dans ce contexte marqué par la menace terroriste et l'urgence de sécuriser les installations et puisque cette lettre nous invite à déléguer des ingénieurs pour se renseigner davantage sur les offres de cette entreprise, j'ai compris qu'il m'avait été demandé d'étudier l'opportunité. J'ai alors confié l'organisation d'une journée d'étude dans un site regroupant le maximum d'ingénieurs et inviter ceux de cette entreprise pour permettre à nos équipes d'avoir une idée sur le sujet parce que nous n'en connaissions rien, au lieu d'envoyer trois ou quatre ingénieurs. Il y avait des carences extraordinaires en la matière pour ne pas dire invisibilité", a confié Boumediene. Et de conclure : "Nous avons considéré que c'était une opportunité et nous devions l'exploiter pour gérer l'urgence."
Rappelé à barre, Mustapha Hassani a évoqué cette fois-ci des pressions du P-DG Mohamed Meziane. "Quel type de pressions ?" a questionné le juge. "Il m'a exhorté deux fois à lancer le projet". Comment l'a-t-il demandé justement ? "En ces termes : ‘Qu'attendez-vous pour lancer le projet' !", a dit Hassani.
Il convient enfin de signaler que le procès reprend demain dimanche. Il reste quatre autres personnes à auditionner sur ces marchés de télésurveillance : Mohamed Meziane, ses deux fils ainsi que le représentant de la firme allemande Funkwerk Plettac, Thomas Thalhammer.
L.H.


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