à quelques jours de l'installation des structures parlementaires du Front de libération nationale (FLN) au Sénat, un malaise gagne le groupe du vieux parti. Des troubles nés, selon nos sources, du forcing de la direction du FLN pour imposer le nouveau sénateur issu de la wilaya d'Alger, Abdelouahab Benzaïm, au poste de vice-président du Conseil de la nation. Et il n'en a pas fallu plus pour que le sénateur Morsli Abdelbahi claque la porte et rejoint les rangs du Rassemblement national démocratique (RND). Dans sa lettre de démission, dont Liberté dispose d'une copie, ce sénateur, issu de la wilaya de Tindouf, relève des problèmes à l'intérieur du groupe parlementaire de son désormais ex-parti. Il est ainsi souligné dans cette lettre adressée au SG du FLN, Amar Saâdani, et datée du 17 janvier, que la démission est motivée "d'une part, par la mauvaise gestion des affaires du parti dans les structures locales à Tindouf, et, d'autre part, par une gestion encore plus catastrophique dans le groupe parlementaire du parti au Conseil de nation". Morsli Abdelbahi précise aussi qu'"il y a d'autres raisons" qu'il veut garder pour lui et "pour l'histoire", qu'il ne citera pas dans sa lettre de démission. Nos sources expliquent, en effet, que depuis quatre ou cinq jours, une rude bataille en coulisses s'est installée au sein du groupe parlementaire du FLN. "De coutume, un nouveau sénateur fraîchement élu ne postule pas aux postes de responsabilité. Or, Amar Saâdani veut imposer Abdelouahab Benzaïm, nouveau sénateur, élu de la wilaya d'Alger, au poste de vice-président du Conseil de la nation qui revient au FLN. Chose qui a fortement déplu aux plus anciens...", révèlent nos sources. Le FLN qui doit ainsi installer ses structures parlementaires au sein du Conseil de la nation, au plus tard le 26 janvier prochain, soit avant la clôture de la session parlementaire d'automne, se trouve visiblement dans une mauvaise posture. Déjà que le RND a pu garder la majorité au Sénat après le renouvellement partiel organisé en décembre 2015, perdre un élu au profit du parti "frère ennemi" est un véritable coup dur pour le FLN, et surtout pour Amar Saâdani. Enfin, nos sources parlent d'une probable autre démission au sein du groupe parlementaire du FLN, qui risque d'intervenir dans les prochains jours. "Une chose est certaine, c'est la panique en ce moment à la direction du parti. Amar Saâdani est dans tous ses états...", affirment encore nos sources. Mehdi Mehenni