Lors d'un meeting qu'elle a animé hier, à M'sila, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a entamé son discours, sur un ton sévère, le mot dur et direct, et n'a épargné personne. Pendant près de deux heures, en effet, Louisa Hanoune s'en est prise aux initiateurs du communiqué qui se font passer, selon elle, pour des redresseurs. "Nous n'avons pas de redresseurs, mais seulement une personne manipulée par des mercenaires", dira-t-elle. Et de poursuivre : "Parmi ces pseudo-redresseurs figurent des noms complètement étrangers au PT et qui n'ont jamais appartenu à aucune structure du Parti." Elle ajoutera : "Des noms de dirigeants du PT cités à leur insu dans le communiqué de ce groupe ont décidé de porter plainte pour faux et usage de faux." Dans ce sillage, elle rappellera que Salim Labatcha a été exclu du parti par un vote à l'unanimité, en présence d'un huissier de justice, lors de la réunion des 8 et 9 janvier. De ce fait, il n'a aucun droit de parler au nom du PT. Elle ajoutera que "ces pseudo-redresseurs ont été manipulés par trois membres du CC du FLN, utilisant leurs responsabilités dans l'UGTA. Ils ont soumis et continuent de soumettre quatre dirigeants du PT occupant des responsabilités à UGTA à d'odieux chantages et tentatives de corruption". Et de menacer de dévoiler leurs noms si cette "cabale" ne cesse pas immédiatement. Elle a, par ailleurs, évoqué l'avant-projet de révision de la Constitution et l'exclusion de Zohra Drif-Bitat du tiers présidentiel pour avoir osé dénoncer le "gouvernement de l'ombre". "Comment ose-t-on s'attaquer à des symboles de la guerre de Libération ?", s'est-elle interrogée, avant d'accuser "certains responsables au sein de l'Etat, qui ont déclaré leur allégeance à l'ancien colon à travers des décisions sur mesure qui servent les intérêts de ses entreprises". Au sujet de la loi de finances 2016, Louisa Hanoune demandera à ce que cette catastrophe soit rectifiée. "Pour faire face la crise, des solutions existent", dira-t-elle, en ajoutant que "nous pouvons transformer les bons des réserves de change en or, de rompre l'accord avec l'UE et de saisir les richesses illégales qui se chiffrent par milliards". Pour elle, "le président de la République, qui a décidé de mettre fin à la privatisation en 2008 et d'annuler en 2006 la loi 05-07 relative aux hydrocarbures, promulguée en juillet 2005, pourrait aussi abroger les articles contestés à travers la loi de finances complémentaire". La SG du PT a applaudi l'article 51 qui exclut l'accès des binationaux aux hautes responsabilités de l'Etat et aux fonctions politiques. "Nous estimons nécessaire qu'il y ait des garde-fous", précise-t-elle. Chabane BOUARISSA