Intervenant à l'ouverture du conseil de wilaya du RND, tenu hier à Tizi Ouzou, pour élire le nouveau secrétariat de wilaya, le porte-parole du parti d'Ahmed Ouyahia, et membre du secrétariat national, Seddik Chiheb, a laissé entendre qu'il n'y aura pas de transition en dehors de celle qui s'opère actuellement sous la conduite du pouvoir en place. "L'Algérie est déjà en pleine phase de transition, une transition imposée par la crise provoquée par la chute des prix du pétrole et qu'imposera la nouvelle Constitution", a-t-il déclaré d'emblée. Une déclaration qui sonne comme une réponse qui s'adresse à l'opposition regroupée au sein de l'Icso qui ne cesse de renouveler son exigence d'une "véritable transition démocratique". "Aujourd'hui, nous devons reconnaître que l'Algérie s'apprête à vivre, durant les années à venir, une conjoncture économique et sociale difficile, une crise qui exige de nous tous plus de mesure, de conscience, de fermeté et d'intelligence", a-t-il ajouté, tout en reconnaissant certains échecs. "On nous reproche de n'avoir pas su prévenir cette crise et de ne pas nous être préparés à l'affronter. Durant les années fastes, nous nous sommes attelés à régler certains problèmes comme ceux de l'eau, des routes et du logement, ce que nous avons réussi mais, en même temps, nous reconnaissons qu'il y a toujours des insuffisances et que nous avons échoué dans certains domaines", a-t-il reconnu sans, toutefois, préciser que cet échec concerne justement les domaines les plus stratégiques, notamment dans la mise en place d'une économie à même de réduire la dépendance aux hydrocarbures. "Aujourd'hui, nous ne pouvons agir qu'avec les moyens du bord", a-t-il lâché. Tout en invitant les "détracteurs" du parti qu'il représente à rectifier leur vision, Seddik Chiheb a rejeté jusqu'au qualificatif de parti du pouvoir pour le RND, dont le secrétaire général, Ahmed Ouyahia, n'est autre que le chef de cabinet de la Présidence. "Nous sommes accusés à tort d'être un parti du pouvoir. Autrement, nous sommes un parti du devoir. Quand nous avons décidé d'adhérer au processus de réformes initié par le président Bouteflika, c'est parce que nous avons constaté que sa démarche cadrait parfaitement avec le programme du RND", a-t-il conclu, non sans s'en prendre aux forces de l'opposition qu'il accuse de vouloir "ghettoïser et isoler la Kabylie". À l'issue de son conseil de wilaya, le RND devait élire son nouveau secrétaire de wilaya. Une élection déjà reportée à maintes reprises et, encore une fois, marquée par des tiraillements entre deux clans qui s'affrontent à couteaux tirés. Samir LESLOUS