Deux lycéens de la localité de Beni Boussaïd, wilaya de Tlemcen, ont comparu, hier, devant le tribunal criminel d'Oran, pour répondre des accusations d'apologie du terrorisme conformément à l'article 87 bis 4 et 5 du code pénal. Il ressort des faits consignés dans l'arrêt de renvoi qu'en janvier 2015 la brigade de gendarmerie de Beni Boussaïd a été alertée sur la volonté de T. Soufiane, lycéen de 20 ans, de rejoindre les rangs de Daech. Interrogé, le jeune homme rejette catégoriquement l'accusation : il n'a jamais eu l'intention de se rendre en Irak ou en Syrie pour combattre aux côtés des hommes d'Al-Baghdadi. Mais lorsque les gendarmes fouillent son téléphone portable, ils y trouvent des photos et des vidéos de propagande de l'EI ainsi que des chants religieux. Désormais, il ne fait plus aucun doute dans la tête des gendarmes que Soufiane est un futur combattant de Daech. Naïvement, le lycéen indique que ce sont-là des documents téléchargés à titre de divertissement par son cousin Djamel. Celui-ci, lui aussi lycéen de 19 ans, sera également convoqué et interrogé pour les mêmes motifs. Plus tard, les deux cousins seront inculpés de deux chefs d'accusation liés à l'apologie du terrorisme pouvant leur valoir 15 ans de réclusion criminelle. Devant le tribunal, les deux accusés maintiendront leurs déclarations : les fichiers incriminants ne traduisent pas une attirance pour Daech, encore moins une volonté de combattre dans ses rangs. Le ministère public ne l'entend pas de cette oreille : "Les faits sont accablants. Malgré leurs dénégations, ils sont coupables d'apologie du terrorisme" et doivent être enfermés durant 15 ans. La défense, elle, exhorte le tribunal à ne pas faire de ce petit procès une affaire d'Etat : "Les fichiers retrouvés sont disponibles partout et même les médias algériens les diffusent. Y a-t-il d'autres preuves, des témoins, des appels téléphoniques suspects ? Non. Le dossier d'accusation n'est pas fondé", ont plaidé les avocats en demandant l'acquittement. Au retour des délibérations, le tribunal criminel déclare les inculpés coupables des faits qui leur sont reprochés mais les condamne à une année de prison ; peine déjà purgée dans le cadre de la détention provisoire. S. Ould Ali