L'inauguration, jeudi après-midi, à Oran, du nouveau siège du Mouvement populaire algérien (MPA), a été l'occasion pour son SG, Amara Benyounès, d'organiser une conférence de presse consacrée à la crise économique et financière et à la situation sécuritaire aux frontières. Pour le patron du MPA, il ne fait aucun doute que, d'ici à cinq ans, la crise économique et financière sera un problème plus grave, se livrant à des "calculs" sur la baisse des recettes pétrolières, le déséquilibre de la balance commerciale. "Si des réformes économiques structurelles urgentes et fondamentales ne sont pas mises en place dans les cinq prochaines années et si les prix du pétrole ne remontent pas, nous allons avoir une vraie crise économique, et là, nous aurons de sérieux problèmes", affirmera-t-il. Mais dès que lui sera soumis le parallèle avec les réformes structurelles menées en 1994 sous l'impulsion du FMI et son impact socioéconomique, le SG du MPA se défend de n'avoir jamais utilisé le concept de plan d'ajustement structurel. "Nous ne sommes pas dans la même situation, les réformes dont je parle ne signifient pas l'appauvrissement de la population ou l'austérité", expliquera-t-il. Evoquant alors la nécessité d'améliorer le climat des affaires, "alors que tout le monde s'accorde à dire que le foncier industriel est un problème, que le financement de l'économie par les banques publiques pose problème". Consacrant de longs moments à ce volet économique, l'ancien ministre du Commerce dira encore approuver les dernières mesures annoncées par Sellal comme l'emprunt obligataire. Quant à la situation sécuritaire aux frontières du pays, notamment à l'Est et en Libye, le SG du MPA fera siennes les positions officielles de l'Algérie, ne manquant pas, à chaque fois, de saluer les efforts du chef de l'Etat pour arriver à une solution politique. Après avoir rappelé la responsabilité des pays occidentaux et de l'Otan, en ayant créé le chaos en Libye, M. Benyounès voit dans la présence de Daech en Libye, à Syrte, une menace sérieuse pour notre pays et appelle l'opposition à confirmer et à trouver un consensus sur cette question de la sécurité et de la défense du territoire. Commentant la position officielle algérienne, il se dit en phase avec elle. Durant sa conférence de presse, Amara Benyounès refusera de commenter les polémiques politiques et de personnes, que ce soit entre le FLN et le RND ou entre d'anciennes figures du RCD. De même, il ne s'étalera pas sur les piques qui lui ont été adressés par Saâdani. Il se montrera, en revanche, quelque peu irrité quand lui sera rappelé l'épisode de la commercialisation des boissons alcoolisées. D'autres sujets seront encore abordés comme le Maroc et le Sahara occidental, ainsi que la relaxe des GLD par la justice française. D. LOUKIL