Le SG du FLN, Amar Saâdani, hausse à nouveau le ton et s'en prend violemment d'abord à sa cible privilégiée, l'ex-patron du DRS, Mohamed Mediène, dit Toufik, puis au patron intérimaire du RND, et néanmoins chef de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. C'est un Amar Saâdani particulièrement orageux qui s'est exprimé, hier, à la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda, à l'ouest d'Alger. De ce qui était parti pour être une rencontre dédiée exclusivement à l'étude des dispositions contenues dans la nouvelle Constitution, le SG du Front de libération nationale (FLN) a fait un réquisitoire contre ce qu'il convient désormais d'appeler ses ennemis jurés. Il commencera par cibler l'ex-patron du DRS, le général de corps d'armée à la retraite, Mohamed Mediène, dit Toufik, en évoquant les "mentions défavorables" transcrites sur les fiches de cadres "marginalisés à tort". Sans citer l'ex-numéro un du renseignement algérien, Amar Saâdani lui fera porter toute la responsabilité, ou presque, des "compétences brisées", et a appelé Abdelaziz Bouteflika à réhabiliter ces cadres de la nation dans "leurs droits". Il ne manquera pas d'ailleurs de citer, en guise d'exemple, l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil, qu'il souhaite voir revenir au pays. Sur sa lancée, le SG du FLN a fait les mêmes reproches au chef intérimaire du Rassemblement national démocratique (RND), en déterrant le dossier de la campagne "mains propres", menée dans les années 1990 par Ahmed Ouyahia, alors chef de gouvernement. "Tous les cadres condamnés et jetés en prison doivent êtres réhabilités et nous demandons au président de la République de les réintégrer dans leur poste de travail... Beaucoup d'entre eux sont au chômage depuis plusieurs années", a-t-il soutenu. Et c'est à la faveur des dispositions de la nouvelle Constitution qu'Amar Saâdani croit cette opération possible, car il s'agit, selon lui, de "réparer des injustices". Une Constitution qui, estime-t-il, garantit les "droits et libertés" et surtout la "séparation des pouvoirs". Le SG du FLN a aussi saisi l'occasion pour tirer à boulets rouges sur l'opposition, usant parfois d'un vocabulaire inapproprié. C'est ainsi qu'il lui demandera d'"aller saluer Daech", maintenant que cette organisation terroriste est aux frontières du pays. "Il y a sept mois, nous alertions sur la menace Daech sur notre pays. Mais l'opposition algérienne, et quelle opposition, préfère les discussions de salon et les réunions dans les hôtels, autour d'un thé, pour médire du président de la République. Maintenant que le danger est là, l'opposition peut aller saluer Daech aux frontières...", a-t-il lâché. Se voulant plus sérieux, Saâdani appellera l'opposition à "jouer son rôle" et à "assumer ses responsabilités". Surtout, fait-il remarquer, que la nouvelle Constitution "lui garantit de nombreux droits". Le SG du FLN ne comprend pas, d'ailleurs, comment l'opposition s'offusque d'une Constitution qui contient des "avancées", alors qu'elle est censée "remercier le président de la République". Mehdi Mehenni