Le président de la Confédération algérienne du patronat insiste sur l'urgence d'une stratégie à long terme, "découpée en plusieurs étapes, avec un mécanisme d'observation et de décisions tous les six mois". La Confédération algérienne du patronat (CAP) a appelé, hier, lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'organisation patronale à l'hôtel El-Aurassi à Alger, à un "consensus économique" pour faire face à la crise économique et construire une économie forte et diversifiée. Le consensus sur les politiques économiques à mener devient, pour le président de la CAP, Boualem M'rakech, essentiel pour engager l'économie algérienne sur le chemin de la croissance forte et durable déconnectée des prix des hydrocarbures. "Il faut agir maintenant", a, cependant, averti M. M'rakech, au risque de "s'enfoncer dans une situation que nous ne pourrons pas maîtriser". En vieux routier du mouvement patronal, le président de la CAP a relevé que la balance commerciale de l'Algérie est passée d'une situation excédentaire en 2014 à un déficit en 2015. En effet, la balance commerciale de l'Algérie a enregistré un déficit de 13,71 milliards de dollars durant l'année 2015, contre un excédent de 4,31 dollars en 2014, selon les chiffres des douanes algériennes. "70% des besoins alimentaires des Algériens sont importés", se désole le président de la CAP. "Cette situation doit réveiller les Algériens", a-t-il lancé, alertant sur l'augmentation de la population d'ici à 2030, alors qu'aujourd'hui, le taux de chômage chez les jeunes avoisine les 25%. "Il faut une nouvelle politique économique", demande Boualem M'rakech, relevant que dans le plan quinquennal, le soutien à l'entreprise représente moins de 20% seulement. Le président de la Confédération algérienne du patronat insiste sur l'urgence d'une stratégie à long terme, "découpée en plusieurs étapes, avec un mécanisme d'observation et de décisions tous les six mois". M. M'rakech a soutenu que l'Algérie peut relever le défi. "Il n'y a rien qui nous empêche de relever le défi. Nous avons les moyens et les conditions", a estimé le président de la CAP, affichant un optimisme quant à l'avenir de l'Algérie. "Les choses vont revenir à la normale", projette-t-il. M. M'rakech est revenu également sur la rencontre de la CAP avec le ministre de l'Energie. Une rencontre qu'il a qualifiée de très positive. Il a affirmé que si les entreprises membres de la CAP ne peuvent pas intervenir dans l'amont pétrolier, elles peuvent apporter leur contribution dans plusieurs autres domaines, entre autres les pièces détachées et capitaliser le savoir-faire. "La CAP est la seule organisation patronale qui possède une fédération des hydrocarbures", a précisé M. M'rakech. Le président de la CAP s'est exprimé sur l'emprunt obligataire national qui sera lancé par l'Etat en avril prochain. M. M'rakech souhaite que cet emprunt soit réservé à l'investissement productif. Le président de la CAP n'est pas opposé à l'action sociale de l'Etat. Mais il plaide pour "des soutiens plus ciblés". Meziane Rabhi