"Chaque parti et chaque personnalité invitent ceux qu'ils veulent", a souligné notre source qui appréhende la présence de certains "invités surprises", pour le moins "indésirables", sinon "inutiles". La rencontre rebaptisée "conférence nationale de l'opposition" en substitution du "congrès de l'opposition" initialement annoncé, prévue pour demain à la Mutuelle des travailleurs de la construction de Zéralda (Alger), se prépare sur fond de "fissures" et de "profondes divergences". En effet, apprend-on d'une source proche de l'instance de concertation et du suivi de l'opposition (Icso), en charge de préparer ce sommet, les membres de cette dernière divergent, dans la forme, notamment sur le choix des participants que certains partis et personnalités politiques animant l'instance voudraient inviter mais pas d'autres. Cela, d'autant plus que les invitations n'étaient pas adressées aux invités sous le sceau de l'Icso, mais sous celui de chaque parti et de chaque personnalité et de manière éparse et non concertée. "Chaque parti et chaque personnalité invitent ceux qu'ils veulent", a souligné notre source qui appréhende la présence de certains "invités surprises", pour le moins "indésirables", sinon "inutiles". Allusion faite à des anciens du FIS dissous dont ceux adhérant au très contesté mouvement Rachad formé à l'étranger, ou encore à certains anciens du sérail, à l'instar de l'ancien chef de gouvernement, à l'ère du président Chadli Bendjedid, Abdelhamid Brahimi dit "Abdelhamid la science", Anouar Haddam ou encore Mourad Dhina, coordinateur du mouvement Rachad, figureraient parmi les anciens cadres du FIS dissous pressentis pour assister au sommet de demain. Si aucune invitation n'a été adressée au mouvement Rachad, certains de ses militants sont, néanmoins, attendus pour participer à la conférence de l'opposition en tant que "personnalités politiques". C'est ce qui nous a été confirmé par Younes Saber Chérif, secrétaire national chargé de la communication de Jil Djadid et non moins membre de la cellule de communication de l'Icso, pour qui les noms de ces "personnalités" de Rachad sont pour l'instant inconnus. Selon lui, les seuls anciens du FIS dissous qui se présenteront à la conférence de demain restent, à présent, Ali Djeddi et Kamel Guemazi, déjà membres de l'instance. Le même membre de la cellule de communication affirme, par ailleurs, que des invitations ont été adressées à au moins 160 personnalités politiques et à 17 partis politiques, ceux formant l'instance compris. Parmi les personnalités invitées, il citera, entre autres, les anciens chefs de gouvernement Mouloud Hamrouche, Mokdad Sifi et Abdelhamid Brahimi, l'ancien ministre Ahmed Taleb Ibrahimi, l'ancien ministre de la Défense, le général Rachid Benyelles, Rachid Nekkaz, les anciens combattants Djamila Bouhired et Lakhdar Bouragaâ, les avocats Mokrane Aït Larbi et Kamel Dabbouz (Laddh), l'ancien colonel du DRS et politologue Mohamed Chafik Mesbah, le général à la retraite Mohamed Tahar Yala ou encore Nacer Boudiaf, fils du président assassiné, Mohamed Boudiaf. Cela sans parler des personnalités déjà membres de l'Icso, à l'instar de l'ancien ministre de la Communication Abdelaziz Rahabi, les anciens chefs de gouvernement Sid-Ahmed Ghozali et Ahmed Benbitour et le doyen des droits de l'Homme, Me Ali Yahia Abdenour, pour ne citer que ceux-là. Concernant les partis politiques, le communicant de l'Icso indique qu'outre les partis agglomérés dans l'instance, des invitations ont été adressées notamment au FFS, à l'UDS (non agréé) de Karim Tabbou, au FC d'Abdelmadjid Menasra ou encore à l'UFDS de Tahar Benbaïbèche. Néanmoins, avoue le représentant de l'Icso, jusqu'à hier, aucun des invités n'avaient "ni confirmé ni infirmé sa présence". Le membre de la cellule de la communication de l'Icso tente de convaincre que les préparatifs de la rencontre de demain allaient "bon train", mais force est de constater que les clivages fissurent, désormais, les rangs des partis et des personnalités de l'opposition. Ce qui explique, d'ailleurs, la transformation du congrès initialement prévu en une "conférence nationale de l'opposition", de laquelle ne découlera pas la moindre résolution. Les partis et les personnalités politiques, cela dit, ne voudraient pas rater cette tribune pour exprimer, chacun de son côté, leurs positions respectives. Farid Abdeladim