Résumé : Mostafa n'avait pas le choix. Il allait partir et laisser Zaher. L'enfant pleurait à l'idée de se retrouver seul avec sa mère. Mostafa la pria de ne pas s'en prendre à lui. Il partait parce qu'il n'avait pas le choix. Kamélia s'imaginait qu'il avait une maîtresse... Zaher trouvait le temps long lorsqu'il rentrait de l'école. Il comptait les heures, puis les jours. Un, deux, trois, quatre, cinq jours sans aucune nouvelle de lui. L'enfant commençait à s'inquiéter. Kamélia était de mauvaise humeur dès le matin, et à son retour de l'école c'était pire. Il était évident qu'elle passait son temps à ruminer sa colère. L'enfant se faisait aussi petit qu'il le pouvait, rangeait sa chambre, et lorsqu'ils avaient fini de dîner, il débarrassait la table. En plus de s'inquiéter pour son père qui tardait à rentrer, il se souciait pour sa mère. En rentrant de l'école, il avait croisé le cheikh Abderrahmane, et ce dernier avait demandé des nouvelles de sa mère. Il lui avait conseillé de prendre soin d'elle en évitant de l'énerver. Ces propos rejoignaient ceux de son père la veille de son départ. Mais où était-il ? Qu'est-ce qui le retenait loin d'eux ? Sa mine soucieuse n'échappa pas à sa mère. -Tu penses à lui ! s'exclama-t-elle. Tu as le temps de te rendre compte qu'il ne vaut rien, qu'il nous abandonne pour être avec elle ! -Qui ? -L'autre femme qu'il avait l'habitude de voir, imbécile ! dit-elle. Je me demande ce qu'il lui trouve ! Tu peux constater qu'il ne t'aime pas ! Tu ne lui manques même pas ! Peut-être même qu'il a d'autres enfants avec elle. -Non ! s'écrie l'enfant en secouant la tête. -Mon pauvre garçon, il faut te rendre à l'évidence que ni toi ni moi ne comptions pour lui ! lâcha-t-elle. Allez, va te coucher ! Zaher essuya ses larmes. -Il va revenir ! Papa va revenir, insista-t-il. Il ne m'abandonnera jamais ! Mais Mostafa tardait à rentrer. Le temps semblait suspendu. Zaher ne cessait d'attendre dehors. Il avait peur que sa mère ait dit vrai et qu'il ne reviendrait pas parce qu'il avait une famille ailleurs. Il n'en dormait plus. Lorsque Kamélia voyait ses yeux larmoyants, elle avait envie de le secouer pour qu'il voie la réalité en face. -Ton père n'est pas digne de ton amour ! Moi seule t'aime ! Si je suis dure avec toi, dit-elle, c'est parce que je veux que tu sois le meilleur et que tu deviennes un homme dont je serai fière ! Un homme ! Tu entends ! Pas une mauviette qui passe son temps à chialer ! -J'aime papa ! Il ne nous ferait jamais de mal ! Tu es malade ! Le cheikh prie pour que tu guérisses ! -Ils me croient folle, n'est-ce pas ? Ils perdent leur temps ! Elle le surprit en le giflant. -Tu ne peux pas savoir comme tu me déçois ! Tu ne dois pas écouter leurs bêtises ! File pleurer ! Incha Allah la mort emportera ton père ! (À suivre) A. K.