"Ennahar tente de faire diversion pour détourner l'opinion publique des questions de l'heure", a souligné Louisa Hanoune. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a vivement réagi, hier, à Alger, à la campagne que mène le groupe de presse Ennahar contre sa personne et son parti. Elle a réagi particulièrement à une émission diffusée ce jeudi sur Ennahar TV, et/où le directeur du groupe, Anis Rahmani, s'est invité lui-même sur ses plateaux, pour user de propos "calomnieux, mensongers et diffamatoires" contre plusieurs parties. Une émission, regrette à ce propos la SG du PT, qui a "pollué la date commémorative du 19 Mai, et donc le soixantième anniversaire de la Journée nationale de l'étudiant". Louisa Hanoune a d'abord commencé par s'interroger sur le fait que ce sont au moins huit partis politiques qui étaient présents lors du rassemblement de soutien au quotidien El Khabar devant le tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs, le 11 mai dernier, mais, seuls elle et son parti, subissent les représailles de "cette chaîne mercenaire". Il faut dire que Louisa Hanoune s'est gardée, tout au long de son intervention, de citer le nom de "ce média mercenaire", se limitant à y faire allusion, mais tout le monde aura compris de qui il s'agissait. La première dame du PT estime, ainsi, que le directeur du groupe Ennahar s'est laissé aller à "une grave dérive en s'attaquant aux services de renseignement algériens, donc une partie de l'Armée populaire nationale, mais aussi à la presse, aux partis politiques et aux syndicats". Tout en s'interrogeant sur le pourquoi d'une telle démarche, la SG du PT met cette "dérive" sur le compte de l'absence d'une Autorité de régulation et de l'audiovisuel et de la presse. S'agissant de l'Autorité de régulation de la presse, il y a lieu de rappeler ici que le ministre de la Communication, Hamid Grine, avait déclaré le 3 mai dernier, Journée mondiale de la liberté de la presse, que "c'est moi l'Autorité". Mais Louisa Hanoune ne se laisse pas pour autant distraire et pense qu'Ennahar "tente de faire diversion pour détourner l'opinion publique des questions de l'heure". Des questions qui concernent au premier plan les Algériens et qui engagent l'avenir de l'Algérie, tels la crise économique que traverse le pays, l'emprunt obligataire et le possible recours à l'endettement extérieur, ainsi que la politique d'austérité exercée par le gouvernement. Des options qui vont, à son avis, à contresens d'un passage du message du président de la République aux étudiants, ce 19 Mai, où il exhorte justement à "la préservation de l'indépendance de votre patrie (...) dont la consolidation et la préservation passent par l'autonomie financière et surtout humaine". Et l'autonomie financière ni d'ailleurs la souveraineté nationale ne passent, aux yeux de Louisa Hanoune, par l'endettement extérieur ou encore la politique d'austérité. Au lieu de cela, la patronne du PT suggère d'"aller chercher les cinq milliards de dollars que l'Algérie a empruntés au Fonds monétaire international (FMI)", ou encore de "procéder à un recouvrement des impôts qui est d'une valeur de neuf milliards de dinars, selon la Cour des comptes". Mehdi Mehenni