L'envol des tarifs a poussé la ménagère à faire son deuil de certains produits et de ne se contenter que de quelques rares aliments plus ou moins accessibles pour tenter de mijoter des menus ramadhanesques. Le dispositif mis en place par le ministère du Commerce pour réguler le marché des denrées alimentaires durant le mois de Ramadhan s'est finalement avéré inefficace. Tous les moyens que s'est donnés le département de M. Bakhti Belaïb afin d'éviter d'éventuelles perturbations sur le marché pendant le mois sacré n'ont, en définitive, servi à rien. Les dysfonctionnements enregistrés tous les ans à l'occasion du mois du jeûne se sont reproduits encore une fois cette année. La "traditionnelle" voire l'"incontournable" flambée des prix des produits alimentaires qui caractérise le mois de carême s'est également imposée cette fois-ci. L'envol des tarifs a poussé la ménagère à faire son deuil de certains produits et de ne se contenter que de quelques rares aliments plus ou moins accessibles pour tenter de mijoter des menus ramadanèsques. C'est dire que les stocks importants de produits alimentaires de base, constitués par les offices publics de régulation alimentaire pour assurer un approvisionnement satisfaisant qui stabilisera les prix, n'ont pas eu l'effet escompté. L'on ressent, certes, une ferme volonté de la part de la tutelle pour offrir de meilleures conditions au consommateur mais la réalité amère du marché prouve son incapacité à maîtriser la situation. Le ministre ne cesse d'associer les commerçants dans la mise en œuvre de sa stratégie. Il a multiplié ces derniers jours ses contacts avec cette corporation dont les distributeurs, les grossistes et les détaillants. L'objectif est de les sensibiliser sur la nécessité d'assurer une fourniture régulière des marchandises et de respecter les prix réglementés des produits alimentaires de large consommation. Le ministère leur a interdit le recours à la spéculation et à la rétention des stocks de produits objet de fortes demandes durant le Ramadhan. Le département de M. Belaïb leur a exigé le maintien des tarifs à des niveaux raisonnables afin d'empêcher toute flambée. Cette concertation a permis également aux cadres du ministère de rappeler aux commerçants leurs obligations liées aux règles de la protection des consommateurs ainsi que celle des pratiques commerciales et de mettre en place des permanences à tous les niveaux. Or, au 15e jour du mois sacré, toutes les directives du ministre n'ont, apparemment, pas été appliquées sur le terrain. L'approvisionnement fluide du marché souhaité à travers l'ouverture des marchés de proximité au niveau des wilayas en collaboration avec l'UGCAA, pour contrecarrer toute velléité de spéculation ou d'augmentation des prix, n'a pu lever ces deux irrégularités. Pourtant, l'ex-ministre de l'Agriculture a déclaré que le secteur "ne connaît de problèmes ni de disponibilité ni de qualité". Une déclaration démentie aussitôt par la situation actuelle qui prévaut sur le marché. Le même constat est établi au registre de la surveillance du marché. Ainsi, il est prévu le contrôle des unités de production des produits alimentaires (contrôle en amont), afin de s'enquérir des conditions de fabrication et du respect de l'obligation de l'autocontrôle des règles d'hygiène et de salubrité. Les chambres froides doivent être contrôlées aussi afin de lutter contre le stockage de produits étrangers à l'objet légal de l'activité et le stockage des produits à des fins spéculatives. Mais les gérants de ces chambres continuent d'agir à leur guise en vendant leurs productions quand ils veulent avec une tarification incontrôlée et sans passer par les marchés de gros où les mandataires fixent les prix. Les inspections prévues pour surveiller le marché restent également invisibles sur les espaces informels où s'instaurent toutes les pratiques commerciales illicites. Le Ramadhan 2016, faut-il le reconnaître, n'a pas dérogé à la règle fondamentale des... phénomènes de flambée des prix, de la spéculation, du marché noir, du commerce illicite... Les changements promis dans ce sens par le gouvernement n'ont pas eu lieu... B. K.