L'annonce du recrutement du technicien serbe, Milovan Rajevac dimanche dernier à quelques instants de la rupture du jeûne a indéniablement surpris les Algériens. Non pas que le nouveau coach national ne présente pas un profil captivant mais il faut dire que les Algériens s'attendaient à une grosse pointure mondiale notamment après les déclarations du premier responsable de la FAF, Mohamed Raouraoua assurant que l'EN aura un entraîneur à la hauteur de sa nouvelle dimension, c'est-à-dire un coach déjà mondialiste qui a une bonne connaissance du football africain. Des noms ont été du reste cités par la presse à commencer par les deux Italiens Lippi et Prandeli, Fatih Terim, Pekerman, Bielsa, Wilmots .... En vérité, la FAF a réellement tenté de placer la barre très haut. Un membre du bureau fédéral le confirme: "En fait, la FAF voulait vraiment un entraîneur de renom, elle avait réservé un budget pour cela mais au fil des entretiens qu'a eus Raouraoua et ses collaborateurs avec des techniciens étrangers dont certains ont participé à l'Euro, il s'est avéré que les conditions financières sont bien au delà des prévisions. La plupart ont réclamé entre 200 000 et 300 000 euros de salaires mensuel, soit entre 2,5 et 3,5 milliards de centimes mensuels, donc plus de 30 milliards de centimes annuellement sans oublier les primes et la prise en charge du sélectionneur en Algérie. Un autre technicien nous a demandé en plus de payer son indemnité de rupture de contrat avec sa fédération qui s'élève à un 1 million d'euros. Tout cela nous a amené à revoir nos ambitions à la baisse pour des considérations financières et agir vite d'autant plus que l'EN devait être dotée d'un nouveau coach rapidement" affirme notre source. Et d'ajouter :"des profils comme Prandeli et Fatih Terim, plaisaient vraiment à Raouraoua, il a d'ailleurs discuté de vive voix avec eux en Europe, preuve qu'il y avait une volonté de recruter un entraîneur de renom mais il a du rapidement déchanter pour se rabattre sur d'autres pistes moins coûteuses. Milovan Rajevac qui avait envoyé son CV à la FAF via une agence est apparu comme une seconde solution, un plan B. À vrai dire Milovan Rajevac n'était pas le choix numéro un de Raouraoua". Notre interlocuteur poursuit : "C'est alors que la piste Milovan Rajevac a été donc actionnée, c'était vers le mois de mai, Raouroua est allé le voir en Serbie et avait presque tout conclu avec lui pour un salaire avoisinant les 40 000 euros, avant de se donner rendez-vous pour le mois de juin pour trancher. Entretemps, Raouraoua fait un voyage aux Lieux saints et a médité longtemps son choix. Le lendemain du tirage au sort, il prend l'avion pour la Serbie pour conclure avec Milovan Rajevac." Est-ce pour autant un choix par défaut ? "Le compte de la FAF en devises est bien garni, il y a au moins 10 millions d'euros dans les comptes mais ce n'est pas pour autant qu'il faille le vider pour le salaire d'un coach national, il y a d'autres priorités", avait d'ailleurs lancé Raouraoua à ses pairs du bureau fédéral lors de la dernière réunion à Sidi Moussa, relayé par notre source. C'est donc un choix dicté par la politique budgétaire de la FAF qui a certes voulu voir grand mais qui a vite été rattrapée par la réalité du marché des entraîneurs de haut niveau ! SAMIR LAMARI