La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a fait état de "l'accord total" entre les membres de la commission paritaire de la réforme du baccalauréat pour la diminution à trois du nombre de jours consacrés à cet examen. Cette commission, installée au ministère de l'Education avec les partenaires sociaux depuis une année, a accompli "un véritable travail de fourmi", a-t-elle indiqué, ajoutant qu'en dehors de cet accord, plusieurs autres pistes ont été sondées. Elle dira, par exemple, que des matières peuvent être à option et choisies par les élèves, à l'instar des langues étrangères pour les filières qui ne sont pas spécialisées en la matière. Mme Benghabrit a indiqué, toutefois, que la principale critique reconnue par l'ensemble est que le diplôme du bac est généraliste, expliquant que "les matières spécialisées ont la même importance que les matières qui ne sont pas spécialisées par rapport à la filière". Ce qui pose un très grand problème, d'après elle, car "le candidat peut obtenir le bac en dehors des matières de la spécialité". La ministre a fait état d'un accord, également, en matière de prise en compte du contrôle continu à travers la fiche de synthèse, mais avec des pondérations, notamment du poids de l'examen du bac par rapport au contrôle continu. Le troisième principe retenu est la progressivité de la mise en œuvre des changements. Ainsi, il est proposé de prendre en compte le contrôle continu, à partir de la deuxième année secondaire, sur deux années, et de réduire le nombre d'heures consacrées à la matière au niveau de l'examen. Le processus de discussion au sein de la commission mixte, composée de représentants du ministère de l'Education nationale et de partenaires sociaux, qui s'achèvera lundi, sera sanctionné par un communiqué portant sur les propositions de réforme de l'examen du baccalauréat. Ce communiqué sera, par la suite, présenté à l'atelier national consacré à la réforme des épreuves du bac prévu jeudi, ont indiqué les syndicats. Pour sa part, la ministre de l'Education nationale a précisé que "des propositions de synthèse seront proposées au gouvernement, mais la décision sera prise en Conseil des ministres". En insistant sur le caractère national du baccalauréat, elle a laissé entendre la possibilité de son adaptation par rapport au calendrier scolaire pour prendre en compte les contraintes liées à certaines régions, à la condition de respecter les minima du socle du programme commun et des examens nationaux communs. En jugeant "pertinente" la proposition relative au bac professionnel, la ministre a fait état de "très fortes réticences et de préjugés sociaux vis-à-vis de la formation professionnelle", insistant sur la nécessité de "faire un travail en direction de la société, aujourd'hui que c'est mature, surtout lorsqu'on voit le taux de déperdition et le nombre de candidats libres à l'examen qui constitue plus de 30% de candidats au baccalauréat", a-t-elle dit. "Le bac professionnel est une excellente opportunité", devait-elle ajouter, préconisant de mettre en place à différents niveaux des passerelles afin de lever ces préjugés. A. R.