Le ministre de l'industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a indiqué, hier à Alger, que «l'Algérie veut dans les années à venir exploiter pleinement son potentiel minier et assurer l'émergence d'industries structurées, et pour ce, nous comptons impliquer les meilleurs du secteur national (publics et privés) et étrangers et mettre en place un cadre réglementaire qui préserve les intérêts de l'Etat». Lors de la signature de trois accords de partenariats entre le Groupe indonésien Indorama et les groupes Asmidal et Manal pour l'exploitation et la valorisation des phosphates, le premier responsable du secteur a affirmé que «l'Algérie se donne une nouvelle ambition minière axée, en ce qui concerne les phosphates, sur la stimulation de la production nationale, l'exploitation du nouveau gisement de Bled El-Hadba (en plus de Djebel El-Onk) et la promotion des industries de transformation des phosphates à l'effet de figurer à l'horizon 2019 dans le Top 3 des producteurs africains avec une production de plus de 10 millions de tonnes/an dont 80% transformée localement», soulignant que «l'exploitation des gisements de phosphates est, de ce point de vue, appelée à connaître un nouvel essor et contribuer à la diversification des sources de revenus du pays jusqu'à devenir un substitut pérenne aux recettes du pétrole». Le ministre a expliqué qu'«avec les trois plateformes en lancement dès 2016 avec Indorama et d'autres qui suivront à très brève échéance, ce sont 5 milliards de dollars d'investissement qui sont prévus avec à la clé la création de près de 16 000 emplois dont 12 000 en construction et 4 000 en exploitation. Ces trois accords concernent le développement et l'exploitation de la nouvelle mine de phosphate de Bled El-Hadba à Tebessa. Il s'agit de la transformation des phosphates pour la production de l'acide phosphorique, le diammonium phosphate (DAP) à Souk Ahras et de la transformation du gaz naturel pour la production d'ammoniac, de nitrate d'ammonium technique (TAN) et du calcium ammonium nitrate (CAN) à Hdjar Essoud à Skikda. Selon lui, ces trois projets complémentaires permettront à l'Algérie de se positionner sur toute la chaîne des valeurs des phosphates et du gaz. «L'objectif stratégique de ce partenariat vise la transformation de 5 millions de tonnes de phosphates marchands en engrais phosphatés et la production de 1 million de tonnes d'ammoniac et 800 000 tonnes de CAN», a-t-il précisé, soulignant que «la volonté du gouvernement est de transformer toute la région est en un hub minier régional qui doit faire du pays un centre de référence pour l'Afrique et les pays du pourtour méditerranéen». Par la même occasion, M. Bouchouareb a démontré que «nous avons une idée très précise des objectifs et du chemin à emprunter pour y parvenir et les quatre plateformes par lesquelles nous commençons, sont l'expression franche de la volonté politique qui est la nôtre».