"Malheureusement, certaines chaînes sont allées au-delà du droit d'informer en diffusant des informations approximatives ou erronées, causant ainsi un lourd préjudice aux familles déjà très douloureusement affectées", a accusé l'Arav. Dans un communiqué répercuté hier par l'Agence de presse officielle, APS, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) a appelé l'ensemble des médias audiovisuels, et au-delà l'ensemble de la presse nationale, à "faire preuve d'une vigilance extrême" quant au traitement des informations et autres commentaires concernant l'affaire de la mort, dans des conditions encore floues, de la petite Nihal Si Mohand, retrouvée morte 15 jours après sa disparation. "Suite à l'ignoble assassinat dont a été victime la jeune Nihal Si Mohand, l'opinion publique a été, à juste titre, révulsée par cet acte horrible. Et c'est également, à juste titre, que la presse nationale, en particulier les médias audiovisuels, se sont saisis de l'événement", a constaté l'Arav, appelant, au passage, à "la vigilance extrême dans la diffusion de commentaires et de faits en rapport avec l'affaire de l'assassinat de la jeune Nihal Si Mohand, laquelle relève encore du domaine de l'enquête judiciaire". Le rappel à l'ordre, le premier de l'instance dirigée par Zouaoui Benhamadi, ancien DG de la radio publique, tout récemment nommé à la place de Miloud Chorfi, est accompagné, néanmoins, d'un satisfecit quant à la réactivité des télévisions. L'Arav, a noté le communiqué, s'est "réjouie de la réactivité des médias audiovisuels". Elle regrette, cependant, le fait que certaines chaînes soient, selon elle, "allées au-delà du droit d'informer". "Malheureusement, certaines chaînes sont allées au-delà du droit d'informer en diffusant des informations approximatives ou erronées, causant ainsi un lourd préjudice aux familles déjà très douloureusement affectées", a accusé l'Arav, qui ne cite, toutefois, pas les cas de manquement à l'éthique professionnelle qu'elle aurait donc constaté et relevé. Des cas qui ne manquent pas, puisque certaines télévisions, spécialisées dans le sensationnel, se sont, par moment, laissé aller à la diffusion d'informations non vérifiées. L'Arav ne précise pas si les médias audiovisuels pris en flagrant délit de légèreté dans le traitement de l'information dans le cas de l'affaire Nihal Si Mohand ont fait l'objet d'avertissements écrits. Du temps de Miloud Chorfi, l'Arav s'était montrée très timorée dans ses réactions aux dérives de certaines télévisions, se suffisant, les rares fois où il a dû intervenir, de simples rappels à l'ordre. D'ailleurs, Miloud Chorfi a dû quitter la présidence de l'Arav sans haut fait d'armes particulier. Son successeur avait promis de s'attacher à réguler le secteur audiovisuel, qui ressemble jusqu'ici à une vraie jungle. F. A.