Mais au-delà de la guerre des chiffres, qui est vraiment insignifiante au point où nous en sommes, c'est de constater, mais surtout de déplorer, voire de dénoncer une situation de blocage dont sont victimes les élèves, maillon faible d'un bras de fer qui dure depuis des années. En dépit de la décision de la chambre administrative du tribunal d'Alger, qui a déclaré illégale sa journée de protestation, le Cnapest est passé hier à l'action. Ses responsables en font, du reste, une évaluation positive en parlant d'un taux de suivi de 80%. Ce que contestent, bien sûr, les responsables du ministère de l'Education qui situent la mobilisation autour de 25%, en dehors de Tizi Ouzou, Bouira et de Béjaïa. Mais au-delà de la guerre des chiffres, qui est vraiment insignifiante au point où nous en sommes, c'est de constater, mais surtout de déplorer, voire de dénoncer une situation de blocage dont sont victimes les élèves, maillon faible d'un bras de fer qui dure depuis des années. Il faut le dire : l'une comme l'autre des parties ne sont pas exemptes de reproches. Les syndicalistes, en particulier le Cnapest et le CLA, dont les revendications sont recevables et la légitimité consacrée sur le terrain, n'ont pas cependant le droit de prendre en otages les élèves. Ils n'y sont pour rien. Les responsables de l'éducation, certes, limités dans leur marge de manœuvre pour apporter des réponses aux doléances syndicales, ont néanmoins un devoir de dialoguer plutôt qu'un recours, somme toute facile, à la procédure de référé. Mais jusqu'à quand va durer ce dialogue de sourds, qui a tout l'air d'une guerre de mille ans ? La réponse à cette question que doit se poser chaque parent d'élève rime aujourd'hui avec inquiétude. Car la dernière déclaration du président de la République à propos du pluralisme syndical n'est pas de nature à apaiser les choses. En réduisant, par le fait du prince, le spectre de la représentation syndicale à la très officielle centrale de Sidi-Saïd, Bouteflika ne peut que donner du grain à moudre et des raisons de se radicaliser à d'autres forces syndicales, qui plus est adoubées par les travailleurs. Alors jusqu'à quand ? N. S.