Le dossier de l'immigration clandestine, considéré comme un véritable casse-tête pour une Algérie souvent épinglée par des ONG et par le département d'Etat américain, a été remis au goût du jour à la suite d'une question posée, jeudi, au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, au Conseil de la nation. Face à l'ampleur qu'a prise ce phénomène, notamment dans le sud du pays où on a enregistré plusieurs scènes de violences impliquant migrants et autochtones, Bedoui a mis en exergue "la nécessité de consentir plus d'efforts aux plans régional et international afin de dégager des mécanismes favorisant le développement dans les pays d'origine devant se baser sur la mise en œuvre des politiques efficientes plutôt que sur des aides circonstancielles". En guise de réponse aux dernières accusations du pays de l'Oncle Sam quant à la traite des migrants à des fins d'exploitation sexuelle et de travail forcé, le ministre a rappelé que la question de l'immigration est une source de préoccupation pour l'Algérie qui a mis en place de gros moyens pour assurer confort et sécurité à cette population vulnérable. Toutefois, "tout individu se rendant coupable d'un acte attentatoire à l'ordre public est sanctionné dans le respect des lois", a-t-il averti en faisant savoir que ces migrants font l'objet d'un suivi permanent par des commissions de sécurité installées dans les wilayas où ils ont élu domicile. Revenant sur l'incident de Béchar, Noureddine Bedoui a fait part des mesures prises à l'encontre des personnes impliquées dans les sanglants affrontements survenus au quartier de l'OPGI. Le ministre a également parlé des investigations ayant débouché sur l'arrestation d'un réseau de migrants spécialisé dans la traite d'enfants dans la wilaya de Tamanrasset. Pour ce qui est des opérations de rapatriement enclenchées, depuis décembre 2014, il a indiqué que 17 016 ressortissants nigériens ont été renvoyés chez eux. Quelque 580 Tchadiens et 550 Maliens ont également été rapatriés à la suite des violentes altercations enregistrées, en juillet dernier, à Tamanrasset. Selon le ministre, 1 492 migrants Sénégalais et 370 Guinéens en résidence illégale sur le territoire algérien seront prochainement rapatriés à la demande de leur pays. RABAH KARECHE