Au mois de mai dernier, Naïla, une petite fille de 6 ans, n'est pas acceptée dans une école primaire au motif qu'elle est atteinte de la trisomie 21. Le directeur de l'établissement, situé sur les hauteurs d'Alger, a rejeté le dossier d'inscription de la gamine en 1re AP sous la pression de parents d'élèves, qui ont poussé l'intolérance jusqu'à menacer la nourrice de lui retirer leurs enfants si elle continue à garder Naïla. Ce n'est assurément pas un cas isolé. Chaque rentrée scolaire, des milliers d'enfants atteints de trisomie 21 ont des difficultés à accéder à l'école, pour les raisons exposées. L'Association des parents et amis des enfants trisomiques vient de lancer une pétition pour "la scolarisation systématique des enfants atteints de trisomie 21" qu'elle adressera à la ministre de l'Education nationale. "L'éducation et la scolarisation pour tous les enfants, y compris en situation de handicap, relèvent d'un droit constitutionnel. La loi d'orientation de l'éducation nationale a insisté sur ce droit dans son article 14", rappellent les promoteurs de la démarche. "Cependant, certains établissements scolaires ne respectent pas les procédures réglementaires et refusent même d'inscrire les enfants trisomiques, sans parler de la négligence de la prise en charge spécifique, ce qui est considéré comme une violation des droits de l'enfant et une atteinte à la dignité de cette catégorie d'élèves", poursuivent-ils. La pétition a récolté presque mille signatures jusqu'alors.