Résumé : Racim se réveille et découvre que sa jeune femme n'était pas près de lui. Narimène se trouvait au salon. Elle était en train de discuter probablement avec sa mère. Allez donc savoir ce qui se passe dans la tête de ces jeunes mariées qui, juste après leur nuit de noces, courent appeler leurs mamans. Une mère et sa fille ont sûrement beaucoup de choses à se dire. La première va réitérer ses conseils, et la deuxième l'écoutera jusqu'à la dernière syllabe, avant de donner quelques détails sur les aspects de sa nouvelle vie. Des pas dans le couloir le tirent de ses méditations. Narimène ébauche un sourire en le retrouvant dans la cuisine. -Le café est sûrement froid. -Pas trop. Juste tiède. -Tu aurais dû le réchauffer Il hausse les épaules. -Je n'en avais pas envie. Elle s'approche de lui, et il lui entoure la taille. -Tu t'es levée trop tôt. Elle fait une moue. -Je n'ai pratiquement pas dormi. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil bien que je fusse épuisée. -Normal. Tu viens de changer de vie aussi. Hier tu étais encore chez tes parents. Elle hoche la tête d'un air attristé. -Oui. Ma mère me manquait déjà. Alors je me suis enfermée au salon pour l'appeler. Il termine de boire son café et se lève en passant une main dans ses cheveux. -Allons. Tu vas vite t'habituer à ta nouvelle vie. J'ai prévu de déjeuner dehors. Qu'en dis-tu ? -Avec plaisir. -Nous irons ensuite faire un grand tour à la plage, il fait si chaud en ville. -J'adore la mer. -Alors qu'attends-tu pour aller t'habiller ? Ils prirent la route de la côte et s'arrêtèrent pour déjeuner dans une auberge au bord de l'eau. Racim s'engage ensuite sur un sentier qui menait vers la plage. Chapeaux, glacière et parasol en main, ils s'installèrent non loin de la grande bleue. Narimène se laisse nonchalamment tomber sur sa serviette et prend un livre. Racim fronce les yeux et la chatouille avec un épi. -Ne me dis pas que tu comptes passer l'après-midi à lire et oublier ma présence. Elle se relève promptement. -Arrête ! Tu me chatouilles avec cet épi (elle rit et il continue dans sa besogne). Racim, arrête ! Je vais ameuter tous les estivants ici présents par mon rire. -Ce sera ta sanction. Comment oses-tu donc te détourner de moi pour plonger dans ton livre ? -Je voulais juste m'allonger un moment. Je suis là tout de même. Que veux-tu donc qu'on fasse ? Nager, prendre une boisson ou discuter. -Les trois choses. Nous avons l'après-midi pour nous et je ne compte pas rater ma première sortie avec toi. Elle se redresse pour s'asseoir et abandonne son livre. -D'accord. Mais je te préviens, je n'aime pas nager. -Pourquoi ? -Un mauvais souvenir d'enfance. -Tu t'es noyée ? -Presque. Nous étions en vacances au bord de la mer. Comme je suis l'aînée, mon père m'avait demandé de surveiller ma jeune sœur qui allait sur ses trois ans et mon frère qui venait de boucler une année. Bien sûr, il avait un œil sur nous, tout en lisant son journal. Nous barbotions tous les trois dans l'eau, lorsque quelqu'un vient demander à mon père de l'aider à changer un pneu. Il n'hésite pas une seconde, et se lève tout en réitérant ses recommandations. Ma mère qui attendait un bébé était restée au bungalow et je me retrouvais donc seule avec les deux petits. Il avait suffi de quelques secondes d'inattention de ma part, pour que mon jeune frère qui marchait à quatre pattes s'éloigne du bord, et fut tout de suite happé par une vague. J'entendis ses cris et me levais promptement. Mais j'étais encore trop jeune pour plonger et le récupérer. Je voyais mon pauvre frère emporté par les eaux sans pouvoir rien faire. Je me suis mise à crier. Mais plus rapide que moi, un homme qui était déjà dans l'eau n'eut besoin que de quelques brasses pour récupérer le bébé, et nous le ramener sain et sauf. Mon père qui avait entendu mes cris venait d'arriver à ce moment précis. (À suivre) Y. H.