Une centaine d'artisans de la wilaya de Tamanrasset a pris part aux expositions qu'abrite la maison de l'artisanat depuis mercredi, et ce, jusqu'à hier. Les espaces dédiés aux petits métiers ont mis en relief le patrimoine culturel matériel de l'Ahaggar dans toute sa diversité et sa richesse. La manifestation qui s'inscrit dans le cadre de la promotion de ce créneau d'activité intimement liée au développement du tourisme sur lequel misent les autorités locales, a drainé une foule nombreuse assoiffée de ce genre d'événement coïncidant avec la célébration de la Journée nationale de l'artisan. Au menu des activités, une table ronde organisée par la Chambre de l'artisanat et des métiers en collaboration avec la direction locale du tourisme et de l'artisanat, l'Angem et l'Ansej pour débattre des questions soulevées par les titulaires de microprojets et les artisans. "Ces expositions viennent en continuité à l'ensemble des formations organisées depuis 2015 au profit de la corporation. Rappelons que 23 artisans ont été formés aux techniques du fer forgé, 32 autres à la vannerie, 83 au travail du cuir et 30 à la poterie, dont 14 ont été recrutés dans le cadre du dispositif du préemploi", a indiqué le directeur de la Cam, Mourad Saïdani, qui a précisé que l'objectif assigné à cette manifestation consiste en le développement de l'artisanat par l'exploitation de la matière première locale. À l'occasion, une nouvelle session de formation en artisanat minéral a été lancée à l'école pilote de gemmologie. Ce cycle de formation, de 45 jours, profite à 10 artisans, issus des wilayas de Tamanrasset, d'Annaba, de Skikda, de Biskra, de Bouira, d'Alger, de Batna et d'Aïn Témouchent. L'encadrement, précise M. Saïdani, est assuré par deux gemmologues brésiliens qui auront à dispenser des cours relatifs à la filière de la taille des pierres précieuses et semi-précieuses, des minerais, de la bijouterie et du design. Depuis son ouverture en 2013, 83 artisans ont bénéficié des formations lancées par cette école visant à relancer la locomotive de l'économie régionale. Les responsables du secteur fondent beaucoup d'espoir sur cette école qui servira de vitrine pour la promotion de la pierre du Hoggar. Abdellah Lagraoui, cadre à la CAM, a parlé des moyens mis en place pour développer de nouveaux designs tout en préservant le cachet de la région. Il a appelé les artisans à mettre en place une stratégie portant sur le développement des produits made in Tamanrasset. L'exemple nous vient d'Abdelkader L. qui a réussi à faire des merveilles avec du carton et des emballages usagés. Rencontré en marge de la cérémonie de célébration de cette journée, ce retraité de l'éducation a présenté une série d'objets décoratifs et de beaux coffrets qu'on importait avant de Jordanie. À l'insu de son épouse, il se lève à 6h du matin pour glaner sa matière première des poubelles sauvages. Aujourd'hui, Abdelkader ne demande qu'un local pour commercialiser sa production et un atelier pour former la relève qui investira dans l'artisanat de récupération. Très favorable à cette initiative, le directeur de la CAM a promis de dédier prochainement des espaces pour développer cette activité. R. KARECHE