Lors d'une journée d'étude consacrée à Rachid Mimouni, les organisateurs ont annoncé la tenue d'un colloque international sur l'œuvre de l'écrivain, et l'institution d'un "prix national du jeune auteur" (portant le nom du romancier), qui auront lieu en 2017. Un colloque international sur l'œuvre de Rachid Mimounui sera organisé à Boumerdès, en 2017. Cette annonce a été faite, jeudi, par l'universitaire Abdelhamid Bourayou en marge de la journée d'étude consacrée à l'écrivain, organisée en présence de nombreux étudiants des universités d'Alger et de Boumerdès, ainsi que la famille de Rachid Mimouni et ses amis proches dont notre collègue Mustapha Hammouche. L'universitaire a également annoncé la création, pour très bientôt, d'un prix national du jeune auteur portant le nom du défunt romancier Rachid Mimouni. "Ce prix sera remis par le comité d'organisation à l'issue de ce colloque international qui sera dédié à l'un des plus grands romanciers algériens", a-t-il précisé. Lors de son intervention sur l'œuvre de Rachid Mimouni, Mme Nawel Karim a tracé le parcours professionnel et littéraire de l'écrivain en affirmant que malgré le succès de son célèbre roman Le fleuve détourné, Mimouni continuait à mener une vie simple avec sa famille installée à Boumerdès, en précisant que les thèmes traités dans ce roman décrivent un pays qui souffre en silence, compressé par le pouvoir, un pays rongé par de nombreux maux. De son côté l'universitaire Hayat Oum Saad a choisi le roman La Malédiction pour parler de l'écriture d'urgence dont l'enfant de Boudouaou a été le précurseur de cette tendance littéraire. "La Malédiction, écrit en 1993, en pleine décennie noire, montre que Mimouni a évoqué le drame avec une grande intelligence", a-t-elle indiqué. Et de renchérir : "Cette fiction qui emploie la polyphonie montre l'absence de l'amour et l'ignorance qui caractérise la société", tout en ajoutant que le romancier a été impartial dans cette œuvre en blâmant tous les acteurs de la société qui pour une raison ou une autre ont conduit le pays à une telle situation dramatique. Un point de vue qui n'est pas partagé par Bourayou, notamment sur "l'impartialité" de l'écrivain, affirmant que Mimouni était engagé et a toujours dénoncé dans ses romans l'intégrisme, l'obscurantisme et le pouvoir qui gère mal le pays. Evoquant le parcours littéraire de Minouni, Bourayou indiquera qu'aucun écrivain algérien n'a décrit et parlé des problèmes sociaux des citoyens comme cet auteur. "Il n'a jamais parlé de lui ni de ses sentiments, il a fait parler les franges de toute la société, une société avec ses désillusions et ses contradictions", a-t-il précisé. Pour sa part, Djamel Foughali, directeur de la culture de la wilaya de Boumerdès, a annoncé qu'une opération de collecte des articles et essais publiés par le défunt romancier Mimouni a été lancée en vue de leur réédition et de leur traduction en langue arabe. "Nous sommes en train de voir quelle formule juridique adopter pour amener la famille de l'écrivain et les maisons éditions à s'entendre sur la traduction et la réédition des romans de l'écrivain", a-t-il souligné. Quant au wali de Boumerdès qui a suivi de bout en bout cette journée consacrée à l'écrivain, une attitude saluée d'ailleurs par l'assistance, il a annoncé son appui et sa collaboration directe pour la réussite de ce colloque international. M. T.