Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réaffirmé, jeudi à Madrid, sa volonté de faire emprunter la voie référendaire à son projet d'amnistie générale. “Dès que les conditions seront réunies, je consulterai, par voie référendaire, le peuple algérien sur une loi d'amnistie générale destinée à clore définitivement un chapitre douloureux de notre histoire”, a-t-il soutenu dans un discours prononcé lors de la conférence sur la démocratie et le terrorisme à laquelle ont pris part une pléthore de chefs d'Etat et de gouvernement. Décrétant que “le terrorisme est vaincu”, Bouteflika a soutenu : “L'Algérie entend tourner la page de l'épreuve subie et poser son regard sur l'avenir.” “La loi sur la concorde civile a été une phase décisive pour le processus de réconciliation nationale”, a-t-il encore affirmé. Cependant, le Président n'a donné aucune autre indication sur la date du référendum, comme il n'a soufflé mot sur son contenu. Mais la remise sur le tapis de cette question a le “mérite” de renseigner sur les intentions de Bouteflika de confirmer sa détermination à aller jusqu'au bout de sa démarche. Surtout que, après son discours prononcé le 23 février dernier à l'occasion de la célébration du double anniversaire de la naissance de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures, nombre d'observateurs ont conclu à une reculade de sa part sur ce dossier. “J'attends que les plaies soient cicatrisées et les cœurs apaisés”, avait-il alors déclaré prenant de court plus d'un. Pour certains, c'est l'opposition à ce projet des catégories sociales les plus concernées par cette question qui aurait amené Bouteflika à battre en retraite. En effet, depuis son annonce publique par le premier magistrat du pays le 1er novembre 2004, ce projet d'amnistie générale est rejeté d'une seule voix par les familles victimes du terrorisme comme celles des disparus. Les premières refusant de mettre sur un pied d'égalité victimes et bourreaux et les secondes réclamant d'abord justice. Le camp des pourfendeurs compte aussi des partis politiques comme le RCD, le FFS, le PT qui, chacun pour des raisons qui lui sont propres, se sont inscrits contre le projet présidentiel. À l'opposé, les organisations satellitaires du pouvoir comme les partis de l'alliance présidentielle ont porté à bras-le-corps un projet dont ils ignorent tout ou presque. A. C.