Plus de 1 200 chauffeurs de taxi se sont transformés en clandestins à cause du prix particulièrement exorbitant imposé par les détenteurs des licences de taxi. La surenchère de la location des licences de taxi pratiquée dans la wilaya d'Oran a contraint des dizaines de chauffeurs de taxi à mettre la clé sous le paillasson, compte tenu des promesses non tenues des autorités locales de débloquer un quota de ces documents à des "conditions raisonnables". Ainsi, Oran détient le haut du palmarès en matière de suroffre de la licence de taxi qui est louée à 10 000 DA par mois avec une avance de 2, voire 3 ans. Une pratique qui a incité des centaines de chauffeurs de taxi à tourner le dos à une activité qui ne fait plus vivre. "Cette enchère est pratiquée uniquement dans la wilaya d'Oran, alors que dans d'autres wilayas la location de la licence de taxi ne dépasse pas 2000 DA par mois", affirment des chauffeurs de taxi. Selon un membre de l'UGCCA, les chauffeurs de taxi qui sont dans l'impossibilité de se plier à cette exigence financière se sont convertis en chauffeurs clandestins pour éviter le chômage forcé. Selon notre interlocuteur, plus de 1200 chauffeurs de taxi se sont transformés en clandestins à cause du prix particulièrement exorbitant imposé par les détenteurs des licences de taxi. La solution idoine qui mettrait un terme à l'anarchie qui règne dans cette corporation serait, selon l'interlocuteur, de délivrer des licences dites administratives en lieu et place de celles octroyées par la direction des moudjahidine. "Il s'agit de se rendre à l'évidence, car il y a un risque de clochardisation de la profession de chauffeur de taxi", avertit le syndicaliste de l'UGCAA. Pour lui, les ayants droit et les propriétaires des licences de taxi doivent impérativement parvenir à un règlement définitif de ce problème avec les syndicats des chauffeurs de taxi. "Il y va de l'avenir de 12 000 chauffeurs de taxi recensés dans la wilaya d'Oran qui exercent sans statut", a-t-on déploré de même source. Des propositions ont été faites dans la perspective de passer aux licences administratives dont le montant doit être négocié conjointement avec les principaux concernés et l'administration locale. Pour sa part, l'administration locale recommande fermement à la corporation d'assainir sa situation dans un contexte où il est "devenu difficile de contrôler un grand nombre de chauffeurs de taxi qui activent dans un désordre total". K. REGUIEG-ISSAAD