L'ancien chef de gouvernement veut, visiblement, convaincre de sa bonne foi quant à la disponibilité de sa formation à poursuivre le travail entrepris jusque-là dans le cadre de l'Icso. Le président de Talaie El-Houriat, Ali Benflis, a tenté hier de minimiser un éventuel impact négatif de l'absence d'un consensus des partis de l'opposition autour des prochaines élections législatives, estimant qu'à la base, le rassemblement de l'opposition n'a pas été conçu comme une alliance électorale. Et si des observateurs ou des acteurs de la scène politique voient dans cette problématique de la participation ou de la non-participation à la prochaine échéance un coup fatal porté à l'opposition nationale, M. Benflis assure ne pas partager cet avis. "L'opposition nationale n'a jamais été conçue comme une alliance électorale ; elle a été voulue comme un rassemblement autour d'un objectif stratégique, celui de la transition démocratique et l'attachement à cet objectif suffit pour être le meilleur garant de son unité et de sa raison d'être", tient à préciser l'ancien chef de gouvernement, qui a animé une conférence de presse au lendemain de la tenue d'une session ordinaire du conseil national de sa formation. M. Benflis en veut pour preuve le fait qu'actuellement l'opposition représentée au sein de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso) est composée de partis politiques qui, pour certains, siègent déjà à l'Assemblée nationale. "Telle qu'elle existe aujourd'hui, l'opposition nationale rassemble déjà des partis se trouvant à l'intérieur de l'instance législative et d'autres à l'extérieur de cette instance. Cette réalité ne les a pourtant pas empêchés de se rassembler autour du projet de transition démocratique", argue-t-il, considérant cette problématique de la participation ou de la non-participation à la prochaine législative "tellement secondaire et dérisoire par rapport aux véritables problèmes du pays, qu'il serait dommage que nous en fassions une ligne de démarcation à l'intérieur de l'opposition nationale". Une opposition qui, insiste l'ancien chef de gouvernement, "doit impérativement demeurer rassemblée autour des solutions à apporter à ces véritables problèmes". Gardant le cap sur le maintien du cadre de concertation mis en place, jusque-là, par l'opposition, M. Benflis a estimé qu'il ne serait ni sage ni lucide, pour sa part, "de permettre à cette ligne de démarcation sur un sujet non essentiel de nous diviser sur un sujet plus essentiel et plus déterminant pour notre pays, celui du changement démocratique". À travers son message, le président de Talaie El-Houriat veut, visiblement, convaincre de sa bonne foi en un avenir meilleur pour l'opposition et la disponibilité de sa formation à poursuivre le travail entrepris jusque-là dans ce cadre. M. Benflis se veut, en effet, optimiste quant à l'avenir de l'action de l'opposition qui, affirme-t-il, "restera unie autour de la revendication de la construction de la démocratie". Tout en rappelant le constat que dresse son parti quant à la situation d'impasse politique dans laquelle se trouve le pays, l'ancien chef de gouvernement a, de nouveau, plaidé pour une sortie de crise "organisée, concertée, graduée et paisible". "Que cela soit clair et que cela soit bien compris, nous ne nous déroberons à aucune responsabilité et nous ne fuirons aucun devoir dès lors qu'il s'agira d'apporter notre contribution possible à la modernisation du système politique national", assure M. Benflis qui regrette, toutefois, que "cet agenda national n'existe malheureusement pas". Pour lui, le régime politique en place "n'a qu'un seul agenda, et c'est l'agenda de sa survie". "Cet agenda n'est pas et ne peut pas être le nôtre", tranche-t-il, tout en exprimant ses appréhensions quant aux répercussions sur son parti de la décision prise de ne pas aller aux législatives. "Le régime ne nous pardonnera pas notre non-participation. Nous nous attendons à des pressions et des obstacles de sa part", prédit l'ancien chef de gouvernement, qui dénonce déjà "le boycott vigoureux" des activités du parti par les médias publics, notamment lors du dernier conseil national tenu à Zéralda. Hamid Saïdani