La multiplication des réunions régionales et internationales n'ont pas réussi jusqu'ici à ramener les Libyens, plus que jamais divisés, à reprendre les discussions autour d'une même table. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, s'est rendu au Caire pour prendra par aux travaux de la 10e session des pays voisins de la Libye, a indiqué hier, un communiqué du ministère. Cette réunion sera consacrée à l'"examen des derniers développements de la situation en Libye et à l'échange de vues sur toutes les formes de soutien que pourraient apporter les pays du voisinage aux efforts visant à encourager les parties libyennes à parvenir à un accord susceptible de faire sortir ce pays de la crise", a ajouté le communiqué des AE, repris par l'APS. M. Messahel aura, en marge de cette session, des entretiens avec les présidents des délégations participantes et d'autres responsables sur les questions d'intérêt commun, a indiqué le même texte. Cette réunion intervient dans un contexte marqué par la reprise des violences à Benghazi où une voiture piégée a fait, hier, douze blessés, dont un ancien ministre libyen de l'Intérieur, selon les médias locaux. L'explosion a eu lieu près d'une mosquée à Benghazi, à la fin de prière du vendredi, blessant Achour Chwayel, ex-ministre de l'Intérieur du gouvernement d'Ali Zeidan (novembre 2012-mars 2014), ainsi que son fils. Des civils ont aussi été touchés par la détonation, dont deux sont dans un état grave, selon des sources médicales et sécuritaires. La 10e session des pays voisins de la Libye a lieu aussi deux jours seulement après la visite du controversé général à la retraite Khalifa Haftar qui a refusé récemment de venir à Alger, préférant poursuivre sa politique de la violence armée dans l'est libyen, où le gouvernement et le Parlement de Tobrouk refusent aussi de reconnaître le gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Serraj, soutenu par l'ONU. Parallèlement, le chef islamiste au passé terroriste dans les camps afghans, Abdelhakim Belhadj, a brandi la menace d'expansion du terrorisme en Tunisie et en Algérie si la situation sécuritaire continue de se dégrader en Libye, notamment à Benghazi, où ses alliés islamistes de Fajr Libya (coalition islamiste de Misrata) ont réactivé l'ancien gouvernement de transition et occupent le terrain, empêchant le GNA de mettre en œuvre l'accord de Skhirat (Maroc) du 17 décembre 2015, dont il est issu et qui n'a toujours pas obtenu la confiance du Parlement élu de Tobrouk, alors que son mandat a expiré à la même date du 17 décembre 2015. Pour rappel, la Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi, renversé et tué en 2011 à la suite d'une rébellion soutenue par une intervention militaire menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Lyès Menacer