L'armée israélienne doit commencer à retirer, d'ici à deux semaines, des équipements logistiques non essentiels de la bande de Gaza, premier signe concret de l'évacuation de ce territoire palestinien prévu pour juillet prochain. Il s'agit principalement d'équipements non nécessaires à la sécurité des militaires et des colons juifs dans ce territoire, a indiqué samedi dernier une source militaire. La construction de bases dans le sud d'Israël pour accueillir les troupes actuellement déployées dans la bande de Gaza a débuté il y a quelques jours, a-t-on ajouté. Les travaux de terrassement sur les sites choisis, proches de la bande de Gaza, ont débuté le 15 mars. Le retrait de Gaza doit débuter fin juillet et s'achever en quelques semaines. Quelque 8 000 Israéliens juifs y sont actuellement domiciliés, vivant dans 21 colonies établies depuis la conquête de ce territoire par Israël en juin 1967. Le retrait concerne également 4 colonies isolées du nord de la Cisjordanie. Vendredi, le commandant de la région sud d'Israël, couvrant la bande de Gaza, le général Dan Harel, a publié un décret “interdisant désormais aux citoyens israéliens de transférer leur lieu de résidence” à la bande de Gaza. Le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, veut empêcher l'installation de nouveaux colons dans la bande de Gaza avant le retrait. Cette décision a été motivée par le changement d'adresse de plusieurs centaines de colons de Cisjordanie qui se sont fait domicilier ces dernières semaines dans le bloc d'implantations de Goush Katif, dans la bande de Gaza, afin d'entraver l'application du plan de retrait du Premier ministre Ariel Sharon. Les autorités militaires ont déjà décidé de déclarer “zone militaire fermée” les secteurs concernés par le retrait et fait savoir que l'accès de la presse sera sévèrement limité au moment de l'évacuation. Les partisans du retrait de Gaza ont appelé à une importante manifestation, hier soir à Tel-Aviv, sur la place Yitzhak Rabin, le Premier ministre travailliste assassiné en novembre 1995 par un extrémiste juif opposé aux accords de paix israélo-palestiniens d'Oslo sur l'autonomie palestinienne. Un millier de policiers devrait assurer la sécurité de cette manifestation sur le thème “Israël se retire de Gaza”, la première du genre, les opposants au retrait ayant pratiquement, jusqu'ici, occupé tout le terrain par une série d'importantes manifestations. Pour M. Sharon, qui a été invité à rencontrer le président américain George W. Bush dans son ranch personnel de Crawford au Texas le 11 avril, un geste considéré comme un fort soutien américain à la politique de M. Sharon, les deux prochaines semaines seront cruciales sur le plan intérieur. Le Premier ministre a, en effet, jusqu'à fin mars pour faire voter son budget 2005 au Parlement, faute de quoi son cabinet tombera, provoquant des élections anticipées, ce qui compromettrait son plan de retrait. La législation israélienne prévoit que si la loi de finances n'est pas votée le 31 mars, le gouvernement est dissous et des législatives ont lieu dans les 3 mois. Selon la plupart des commentateurs, Sharon devrait, toutefois, parvenir in extremis à faire adopter son budget. R. I./Agences