Les préparatifs de ce sommet de ces trois pays voisins de la Libye expliquent en partie ce déplacement informel du directeur de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia. Un sommet tripartite des chefs d'Etat sur la Libye, regroupant l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte, aura lieu prochainement, a annoncé hier le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaïes Jhinaoui, lors d'un point de presse conjoint avec son homologue égyptien Sameh Chokri, en visite de deux jours à Tunis. "L'organisation de ce sommet aura lieu lors d'une prochaine rencontre entre les ministères des Affaires étrangères des pays précités", a affirmé le chef de diplomatie tunisien, repris par la radio locale Mosaïque FM. Si la visite de Sameh Chokri avait été annoncée et entre dans le cadre des concertations bilatérales entre l'Egypte et la Tunisie sur la Libye, la présence d'Ahmed Ouyahia à Tunis avait quelque peu intrigué les médias locaux, avant que des informations filtrent sur sa visite informelle et sur sa rencontre avec le président d'Ennahda (Frères musulmans tunisiens), Rached Ghannouchi. Les préparatifs de ce sommet de ces trois pays voisins de la Libye expliquent en partie ce déplacement informel du directeur de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia. L'ancien chef du gouvernement avait déjà eu à manager dans le passé et durant des années l'épineux dossier du Sahel, ce qui n'est pas donc étonnant de le voir s'occuper de la question libyenne, officiellement confiée au ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. Mais cela n'explique pas tout. Le déplacement du directeur de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia, à Tunis intervient au lendemain de la venue de Rached Ghannouchi à Alger et coïncide avec une visite de deux jours du chef de la diplomatie égyptienne Sameh Chokri à Tunis pour discuter avec son homologue tunisien de la Libye. L'homme de confiance du président aurait aussi la délicate mission de faire bouger les choses en Libye, en comptant sur la contribution d'un Rached Ghannouchi, dont le rôle est d'amener les Frères musulmans libyens à l'agenda politique dicté par des intérêts étrangers, plus précisément turco-qatari surtout. Ainsi et selon des sources internes d'Ennahda à Al-Arab, le journal londonien au capital saoudien, la rencontre entre Rached Ghannouchi et Ahmed Ouyahia au siège du parti islamiste "entre dans le cadre des concertations en cours concernant le dossier libyen". Mais le journal tunisien Akher Khabar Online, Alger "a exprimé son inquiétude sur le rôle (très négatif, ndlr) des Frères musulmans libyens, et sur leur entrave des initiatives et proposition de sortie de crise" dans ce pays voisins. D'autres sources avaient déjà affirmé que le leader islamiste tunisien a fourni des "garanties" à l'Algérie et promis de peser de tout son poids pour influencer certaines parties libyennes pour les amener à rejoindre l'accord de paix, ce qui n'a toujours pas été le cas jusqu'à maintenant. Lyès Menacer