"L'admission du Maroc au sein de l'Union africaine est une victoire pour le peuple sahraoui, car le Maroc a finalement accepté de s'asseoir à coté de son voisin la République sahraouie". C'est en ces termes que le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould-Salek, a réagi juste après l'annonce de l'acceptation par "consensus" de la demande marocaine, par les Etats membres de l'organisation continentale. Une réaction qui fait écho à celle du président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Brahim Ghali, qui avait déclaré quelques jours auparavant que la demande d'adhésion du Maroc est "un acquis important pour la cause sahraouie, car elle intervient après un retrait de 32 ans du royaume marocain de l'OUA, suite à l'acceptation en son sein de la République sahraouie en tant que membre à part entière". En marge des travaux du 28e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, qui s'est tenu les 30 et 31 janvier à Addis-Abeba, M. Ghali a révélé à l'APS que "le moment est venu pour organiser le référendum d'autodétermination au Sahara occidental". Par ailleurs, le président sahraoui, également secrétaire général du Front Polisario, s'est entretenu, dans la capitale éthiopienne, avec le nouveau secrétaire général de l'ONU, Antonio Gutteres. À l'issue de ces discussions, il a déclaré que la mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso) reste la seule et unique mission onusienne sans composante de surveillance des droits de l'Homme. Pour M. Ghali, la Minurso "doit être en mesure de mener à bien la mission pour laquelle elle a été mise en place, il y a 26 ans, afin de permettre au peuple sahraoui de s'exprimer librement sur son avenir". D'ailleurs, le président sahraoui a saisi l'occasion pour rappeler "la persistance des violations marocaines des droits de l'Homme dans les parties occupées du Sahara occidental", en interpellant l'ONU et en lui demandant de mettre un terme à cette "situation inacceptable". De son côté, le chef de la diplomatie sahraouie a annoncé que les dirigeants de la Rasd et du Polisario "prennent au mot" le Maroc, dès lors que ce pays "n'a pas posé de conditions ni fait de réserves sur l'acte constitutif, notamment les articles 3 et 4 qui reconnaissent les frontières issues de la colonisation". Mohamed Salem Ould Salek a aussi souhaité "la bienvenue" au Maroc, en signalant que "tous les Etats, y compris les amis du Maroc ont déclaré qu'ils travailleront pour que la Rasd et le Maroc règlent le conflit". "L'adhésion du Maroc à l'UA constitue une victoire diplomatique très importante pour les Sahraouis", a-t-il déclaré en marge des travaux du sommet de l'Union, en informant que "la République sahraouie est disposée à négocier avec le Maroc, pour qu'il mette fin à l'occupation de nos terres, sur la base de la légalité internationale et le respect des droits du peuple sahraoui". Hafida Ameyar