Ce n'est là, faut-il le rappeler, qu'un échantillon des échos de la célébration du centenaire de ce chef révolutionnaire né le 5 janvier 1917 à Arris et tombé au champ de bataille le 22 mars 1956. L'événement a été l'occasion pour plus d'un de montrer une inquiétude certaine vis-à-vis des circonstances actuelles. Si les autorités de la wilaya de Batna ont voulu, par la célébration du centenaire de Mostefa Ben Boulaïd, honorer le souvenir de ce révolutionnaire de la première heure, lequel s'est sacrifié corps et âme pour que vive l'Algérie, la population, dans sa grande majorité, ne semble pas voir du bon œil les dimensions qu'ont prises les festivités, notamment dans la conjoncture actuelle marquée par les grandes difficultés financières auxquelles fait face le pays. En effet, d'aucuns jugent que c'est là une campagne électorale anticipée. D'autres évoquent plutôt les dépenses qui auraient pu servir à améliorer la vie quotidienne des habitants du village natal du père de la Révolution algérienne. D'autres encore trouvent que cet événement aurait pour objectif de faire diversion. À l'instar de ce journaliste lequel a posté une photo de danseurs et danseuses, en pleine démonstration, prise lors des festivités sous le titre "Le feuilleton de la distraction du peuple continue", donnant lieu à une multitude de réactions de la part d'internautes. Ainsi on pouvait lire : "Carnaval fi dechra", "Quelle relation y a-t-il entre Ben Boulaïd et ch'tih w r'dih" ou encore : "Nous ne sommes pas contre la commémoration de la mémoire nationale mais pas de cette façon indécente... Nous ne pensons pas avoir honoré notre héros à travers le gaspillage." Et une autre d'ajouter : "Des milliards partis en fumée, et nous, on nous impose l'austérité." Un autre écrivait : "Si Benboulaïd était avec nous, il donnerait cet argent aux victimes de la silicose." Une universitaire s'est interrogée, à son tour, sur la toile : "Et qu'en est-il de la célébration des anniversaires d'autres symboles de la révolution algérienne, comme Larbi Ben M'hidi ou Si El-Haouès, pour ne pas dire un million et demi de martyrs ?" Cette dernière avait écrit la veille : "La fête est terminée. L'argent est dépensé... Hier a été inaugurée une route en service depuis une éternité et qui a été seulement élargie... On dépense sans compter pour les statues de nos symboles qu'on astique à chaque occasion et on marginalise les générations pour lesquelles sont morts ces mêmes symboles. On les laisse se nourrir des poubelles ou mourir dans les mers..." Une autre journaliste regrettait : "Comme si Batna n'avait pas enfanté d'autres chouhada que le défunt Benboulaïd. Un aéroport, une université, des allées en son nom ! Le nationalisme de Benboulaïd n'est pas remis en question, mais je suis indignée des agissements de certains." En réponse à un internaute qui ne partageait apparemment pas son point de vue, elle a répliqué que "Si Benboulaïd était vivant, il est certain qu'il n'aurait pas permis le gaspillage de l'argent du peuple en pleine crise économique". Ce n'est là, faut-il le rappeler, qu'un échantillon des échos de la célébration du centenaire de ce chef révolutionnaire né le 5 janvier 1917 à Arris et tombé au champ de bataille le 22 mars 1956. L'événement a été l'occasion pour plus d'un de montrer une inquiétude certaine vis-à-vis des circonstances actuelles. Laldja MESSAOUDI