Liberté : Beaucoup de choses ont été dites à propos de cette histoire de communiqué que vous avez publié lundi matin annonçant le report des élections de la FAF au 27 avril, puis retiré en fin de journée. Qu'en est-il au juste ? Ali Baâmeur : Je suis vraiment déçu que les choses aient pris cette tournure. J'aurais souhaité que la situation soit meilleure que celle que nous vivons aujourd'hui. En tant que président de la commission électorale pour les élections de la FAF en ayant deux sous-commissions sous ma coupe, celles des candidatures et des recours, nous accomplissons notre mission conformément aux statuts et règlements de la FAF qui régissent le code électoral. Nous n'avons, à aucun moment, failli à notre mission, bien au contraire, nous avons mené jusqu'au bout notre tâche loin des toutes les turbulences, l'intérêt général était primordial pour nous. Lorsque nous avons achevé l'étude des dossiers des candidats, nous avons constaté qu'un dossier ne remplissait pas les conditions d'éligibilité, celui du candidat Zetchi comme le stipule la loi. Nous l'avons donc rejeté. À partir du moment, où cette liste est rejetée, il fallait donc revoir les étapes par rapport à cette nouvelle donne, d'où le communiqué que nous avons publié sur le site de la FAF annonçant, entre autres, le report des élections pour le 27 avril prochain. Au risque de me répéter, nous avons scrupuleusement rescapé la réglementation, je suis dans le domaine du football depuis fort longtemps et je n'attends pas qu'on me dicte ce que je dois faire. Mais pourquoi donc votre communiqué a été retiré en fin de journée ? Ceux qui l'ont retiré doivent en assumer les conséquences. Je ne suis pas responsable de cette situation. Pour moi, la réunion de la commission électorale s'est bel et bien tenue, j'ai le PV en main, sur la base duquel le communiqué a été publié. Les documents sont là et ils ne peuvent pas disparaître contrairement à ceux publiés sur le site de la FAF. J'ai fait convenablement mon boulot, il y avait une situation de fait et il fallait s'y adapter, on ne peut pas enfreindre la réglementation. S'il y a des gens plus compétents que nous qu'ils les ramènent à notre place, nous sommes là pour faire respecter la loi pas pour faire plaisir à telle ou telle personne. Il semblerait, selon nos sources, que le MJS voulait que vous signiez un autre communiqué avec de nouvelles échéances contraires à celles que vous aviez publiées sur votre communiqué. Est-ce vrai ? Premièrement, personne ne m'a demandé de signer quoi que ce soit, moi j'ai fait mon boulot, j'ai rendu publiques les conclusions des travaux de ma commission. Deuxièmement, personne ne m'a invité. Moi, je n'ai de comptes à rendre qu'à l'assemblée générale de la FAF, seule habilitée à demander des explications sur mon travail. Pourtant, on a appris que le MJS vous a invité au même titre que les deux autres membres de votre commission, en l'occurrence Mohamed El-Morro (ASMO) et Mohamed Zerouati (JSS), à une négociation... Je persiste et je signe, personne ne m'a invité au MJS. Lorsque j'ai fini mon travail lundi, j'ai pris la route pour rentrer chez moi à Ouargla, au moment où je vous parle, je suis chez moi à Ouargla. Pour les deux autres personnes que vous avez citées, je ne peux pas répondre à leur place.
D'après nos sources, le MJS a préconisé le maintien du calendrier initial relatif aux élections tel qu'il a été arrêté lors de l'AGO de la FAF du 27 février 2017. Est-ce vrai ? Je l'ai appris au même titre que vous via la presse puisque je ne suis pas allé à cette réunion. Mais je dois vous préciser quand même une chose importante. Comme tout le monde le sait, entre l'AGO et l'AGE, il faut 60 jours, du moment que l'AGO s'est déroulée le 27 février, il nous est donc impossible de la tenir le 20 mars, d'où la précision dans notre communiqué de lundi dans lequel nous avions mentionné que la date de dépôt des candidatures est prorogée au 27 mars et que l'élection est fixée au 27 avril 2017. Impossible dans l'état actuel de tenir une AGE le 20 mars, la situation est très tendue, je sais que des dépassements pourraient survenir lors de cette AGE, il existe des prémices d'un tel scénario. Autant laisser les choses se calmer afin de permettre un déroulement des élections dans une totale sérénité. Le MJS vous reproche, en fait, de vous substituer aux membres de l'AG en changeant les dates du calendrier des élections mentionnées dans votre communiqué alors que vous n'avez pas le droit de le faire. Que répondez-vous ? Je suis vraiment désolé, j'ai été élu par mes pairs lors de l'AGO du 27 février conformément aux statuts de la FAF comme président de la commission électorale investi de toutes les prérogatives. Celui qui n'est pas convaincu par cette démarche n'a qu'à saisir le TAS ou l'assemblée générale. Ma démarche est plus que légitime, je n'ai rien à me reprocher, je me fiche éperdument de qui sera élu, mon rôle est le strict respect des textes. Le reste ne m'intéresse pas. Je veux ajouter autre chose... Allez-y M. Baâmeur... Si jamais les élections ont lieu le 20 mars, je sais que certains présidents de club saisiront la Fifa pour s'opposer aux élections, car le délai entre l'AGO et l'AGE n'est pas respecté. Je suis convaincu qu'on risque de nous embarquer dans un conflit avec la Fifa qui aura de lourdes conséquences sur l'avenir du football algérien. En tant que responsable du football, ancien député au Parlement et citoyen jaloux de son pays, je ne veux pas que notre pays soit la risée du monde. Rien ne nous oblige à emprunter cette voie, nous avons toutes les solutions en main, il suffit juste de se concerter et de se mettre autour d'une table pour trouver la solution à ces problèmes. On vient d'apprendre que la liste de Zetchi sera changée ... J'ai lu dans la presse que le ministre veut changer des noms sur la liste de Zetchi, mais pourquoi alors refuser la prolongation des délais de dépôt de candidature afin de justement permettre à d'autres éventuels candidats de postuler aux élections de la FAF. À moins qu'il n'y ait d'autres visées derrière cette démarche. On remarque que vous êtes convaincu du bien-fondé de votre démarche. D'où tirez-vous toute cette confiance M. Baâmeur ? Respecter les statuts et la réglementation ce sont là les mots-clés de ma démarche, je sais que je n'ai pas failli à ma mission, je suis convaincu de tout ce que j'ai fait, ce n'est facile d'être à la tête d'une Ligue du Sud qui renferme beaucoup de spécificités. Je vais vous dire une chose, j'ai démissionné à plusieurs reprises du bureau fédéral, mais à chaque fois on a refusé mon départ. C'est vous dire que je suis un type qui travaille avec conviction et bénévolement. Ce qui m'a touché en revanche, ce sont les attaques gratuites à mon égard de la part de certains qui n'hésitent pas à toucher à ma dignité et à mon honneur, c'est vraiment désolant ! Entretien réalisé par : Rachid abbad