Près de 12 millions de personnes au Soudan du Sud, en Somalie et dans le nord-est du Nigeria, ont un besoin terrible d'une aide alimentaire d'urgence. La sècheresse et la famine continuent de faire des ravages dans les pays de la Corne de l'Afrique, particulièrement en Somalie et au Kenya, ont rapporté les agences humanitaires onusiennes et les médias locaux. En effet, plus de 11 000 cas de diarrhée aqueuse aiguë ou de choléra et 268 décès liés à la sécheresse ont été enregistrés depuis janvier en Somalie, a indiqué Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors de son point de presse quotidien, jeudi. Quelque 6,2 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population somalienne, ont besoin d'une aide humanitaire de secours, a-t-il ajouté. La situation est également dramatique dans le Kenya voisin où les conditions climatiques désastreuses menacent des millions de personnes, a averti l'ONU. Ce pourquoi les Nations unies et leurs partenaires ont lancé un nouvel appel en vue de lever 166 millions de dollars américains pour aider les éleveurs et fermiers kenyans dont les troupeaux et les récoltes souffrent d'une "sécheresse nationale". "Avec ces fonds, les acteurs humanitaires pourront offrir une aide alimentaire vitale, de l'eau et des services médicaux et sanitaires à 2,6 millions de Kényans vulnérables, au cours des dix prochains mois", a déclaré Siddharth Chatterjee, Coordinateur des Nations unies au Kenya. La sécheresse, qui a officiellement été déclarée "désastre national", affecte 23 comtés après plusieurs mois de pluies sporadiques. Elle a entraîné dans son sillage soif et famine, et a décimé les troupeaux dans la région. Des pluies inférieures à la moyenne ont "causé soif et famine, décimé les troupeaux, détruit les moyens de subsistance, favorisé les épidémies et provoqué de vastes mouvements de populations", selon le Bureau de la coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Au début du mois, Stephen O'Brien, Coordinateur des secours d'urgence des Nations unies et chef de l'OCHA, s'est rendu au Kenya pour attirer l'attention sur les risques de famine auxquels les populations locales sont confrontées, de même qu'en Somalie, au Soudan du Sud et au Yémen. À son retour, M. O'Brien a présenté ses observations au Conseil de sécurité de l'ONU, affirmant que la communauté internationale allait devoir faire face à "la plus importante crise humanitaire depuis la création de l'ONU". De son côté, l'Union africaine (UA) a appelé à davantage de solidarité avec les pays africains touchés par la sécheresse et la famine. Moussa Faki Mahamat, président nouvellement élu de la Commission de l'UA, s'est dit vivement préoccupé par la situation humanitaire dans plusieurs régions de l'Afrique touchées par la sécheresse et la famine, qui représente la plus grave urgence de sécurité alimentaire au monde à l'heure actuelle, selon un communiqué du bloc panafricain. Près de 12 millions de personnes au Soudan du Sud, en Somalie et dans le nord-est du Nigeria, ont un besoin terrible d'une aide alimentaire d'urgence, indique ce communiqué. La famine a été déclarée dans plusieurs parties du Soudan du Sud, et cette situation a entraîné des déplacements de population majeurs vers les pays voisins, précise-t-il. Le communiqué ajoute que la situation dans ces pays est aggravée par l'insécurité et les conflits. M. Mahamat a appelé tous les pays membres de l'UA à apporter un soutien financier et technique pour alléger les souffrances des populations affectées. Il a également appelé les partenaires de l'UA et les organisations humanitaires à fournir un soutien financier et logistique indispensable pour aider les pays à éviter une catastrophe. R. I./Agences