Les marchés surveillent les éventuels commentaires sur la possibilité que l'Opep prolonge, au-delà de la fin juin, les coupes dans la production d'or noir décidées fin 2016, en son sein et avec d'autres pays producteurs. Jeudi, au moment de la clôture du Nymex, le Brent prenait 55 cents (1,05%) à 52,97 dollars après une poussée à 53,10, son meilleur niveau depuis le 9 mars. Le contrat mai sur le brut léger américain (WTI) a gagné 84 cents, soit 1,70%, à 50,35 dollars le baril après avoir atteint en séance un plus haut niveau depuis le 9 mars de 50,47 dollars. Le baril maintient sa dynamique sur la crédibilité retrouvée de l'Opep qui se tient aux quotas promis. Une enquête Reuters a montré mercredi que l'offre de l'Opep a diminué en mars pour le troisième mois consécutif et que l'accord est respecté à 95%. Mais en outre elle envisage une prolongation de la réduction de la production décidée par l'Opep afin de soutenir les cours et de désengorger le marché. Selon les analystes, les marchés surveillent les commentaires éventuels sur la possibilité que l'Opep prolonge au-delà de la fin juin les coupes dans la production d'or noir décidées fin 2016, en son sein et avec d'autres pays producteurs. En effet, le comité joint de ministres des pays de l'Opep et des pays non-membres devrait étudier l'éventualité d'un prolongement de l'accord pour la réduction de la production de six mois. Une décision finale sera prise lors de la réunion de l'organisation le 25 mai. Lors de la 2e réunion du comité ministériel de suivi des accords Opep et non-Opep, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a indiqué que l'Algérie est favorable à un prolongement de trois ou quatre mois de l'accord Opep - non-Opep de baisse de la production pétrolière, afin de mieux stabiliser les marchés. Cité par l'agence Kuna, le ministre koweïtien du Pétrole, Essam al-Marzouq, a déclaré que son pays était favorable à une extension et travaillait avec d'autres Etats membres pour parvenir à un consensus à temps pour la prochaine réunion ministérielle de l'Opep. Par ailleurs, les agences de presse rapportaient la semaine dernière que l'Arabie saoudite semblait acquise à une prolongation de six mois des réductions de production décidées à la fin de l'année dernière et devant s'achever en juin. La décision sera connue le 25 mai prochain. Et même si cette prolongation est actée, les gains des prix du baril pourraient, cependant, être limités car les investisseurs vont se demander dans quelle mesure l'accord de l'Opep aura un effet sur l'offre. Selon plusieurs traders, la production américaine de schiste pourrait aisément effacer les efforts déployés par l'Opep. Le sentiment sur le marché pétrolier est actuellement tiraillé entre l'espoir d'une réduction de la surproduction via les mesures prises par l'Opep et les preuves d'une augmentation continue de la production de schiste américain. Les efforts de l'Opep ont, certes, fait remonter les prix, mais les producteurs américains en ont profité pour augmenter leurs extractions, limitant l'effet de l'accord. Pour rappel, le nombre de plateformes de forage a encore progressé la semaine dernière, sa 10e progression hebdomadaire d'affilée, selon le fournisseur de services pétroliers Baker Hughes. Cela conduit à un total de 652, un plus haut depuis septembre 2015. Entre-temps, l'Administration de l'information sur l'énergie a indiqué dans son rapport hebdomadaire que les inventaires de brut avaient augmenté de 867 000 barils à un plus haut historique de 534 millions. Il s'agit là de la 12e progression hebdomadaire consécutive sur 14 semaines, nourrissant ainsi l'inquiétude liée au surplus de production.