Traduit littéralement en « muriste », l'art du hitisme à l'algérienne consiste à s'adosser au mur du quartier de manière quotidienne sans jamais penser au futur, ni aux conséquences que cela pourrait avoir. Entre problème de chômage et manque d'ambition, le « HITISME » se traduit par une peur aigue de l'acte d'entreprendre et (ou) d'innover, et déteins systématiquement sur l'environnement,. Zoom sur ce phénomène. Un quart des Algériens entre 16-24 ans sont au chômage. Un chiffre qui fait peu. Aux USA, 66% des "millennials" (leur surnom) ambitionnent de fonder leur propre entreprise. Un chiffre qui contraste profondément avec la "philosophie" algérienne, qui se résume à « survivre » via un emploi « noble » ou on ne se salit guère les mains. Or, qu'une société qui exprime un besoin profond de progrès, a tout autant besoins d'ouvriers que de cadres dirigeants. Le hitisme, que le jeune algérien affectionne tout particulièrement, n'est que le reflet d'une vision de la vie, cliché et renfermée sur elle-même, qui est en décalage totale avec la réalité du monde dans lequel nous vivons. Le résultat ? Un nombre phénoménal de jeunes adossés aux murs, coincés entre manque d'expérience et peur du risque que représente l'acte d'entreprendre. Ce phénomène qui fait du « TKER'IJ » un sport national, n'est que le fruit d'une éducation remplie d'idées reçues et de stigmates, qui brides le vrai potentiel de la société ! Ce 1⁄4 des jeunes sans emploi, représente surtout l'incarnation de l'échec que connait l'éducation nationale depuis maintenant près de 20 ans, à orienter et guider les jeunes dans leur ascension socio-professionnelle. Il suffit de se balader un bref moment au sein cette communauté dite « active », pour se rendre compte que leurs choix de carrières post BAC, n'étaient pas optimums ni en adéquation avec leur prédispositions naturelles à activer dans tel ou tel domaine. En Algérie, on choisit d'être informaticien ou médecin plus parce qu'on a eu 17 de moyenne au BAC, que parce qu'on souhaite devenir un Steve Jobs 2.0... « L'entreprenariat jeune » représente le meilleur investissement à moyen-long terme pour construire une économie stable, fondée sur la ressource jeune du pays. Au moment où l'état Algérien souhaite booster l'économie nationale grâce à l'entreprenariat, ce manque d'ambition et surtout de guidance des futurs piliers de l'économie se dresse comme un mur face au développement, mais ce n'est pas une fatalité car des solutions existent... Selon le magazine économique Forbes, l'entreprenariat jeune revient en force, et il se pourrait bien que ce soit la solution dont a besoin la jeunesse Algérienne... Avec les nouveaux moyens de financement qui commencent à apparaître, tel que le « crowdfunding » par exemple (financement participatif), l'entreprenariat n'est plus aussi inaccessible qu'il ne l'était auparavant. Il faut dire que le poids des dettes pendait tellement au-dessus des chefs d'entreprises, qu'on aurait dit qu'une épée de Damoclès s'apprêtait à leur tomber sur la tête à tout moment. Le e-commerce et les réseaux sociaux y sont aussi pour quelque chose, car grâce à ces derniers, les perspectives sont plus larges et surtout la facture moins salée ! Autant d'ingrédients qui font qu'aujourd'hui, la mayonnaise a plus de chances de prendre qu'auparavant. Au final, la jeunesse Algérienne est porteuse d'un potentiel fou. « Hitiste ou pas hitiste », il est temps de prendre notre courage à deux mains pour saisir l'opportunité qui nous est offerte aujourd'hui, d'aller de l'avant et de changer notre vision de la vie et de l'Algérie de demain. Mohamed Aniss AMRAH (Soleil HEC/Rédaction Numérique de "Liberté")