RESUME : En tentant de crever l'abcès, Rachid n'a fait que compliquer les choses. Son beau-père s'adresse à elle et la complimente souvent. Ouarda n'apprécie pas. Son mari ne semble pas s'en rendre compte. Il est en train de jouer avec ses nerfs… Qu'est-ce que tu veux à la fin ? La question de Ouarda semble surprendre son mari. Il la regarde longuement avant de répondre : - Mais rien… C'est toi qui me cherches, dit-il. Je suis chez moi et tu veux encore m'interdire de circuler dans la maison ! Il est inacceptable pour toi que je puisse parler avec ma belle-fille. Je te rappelle une dernière fois que c'est aussi un membre de la famille. T'en déplaise, je ferai ce que je veux. - Tu passes ton temps à la complimenter pour sa cuisine. Tout à l'heure, tu disais qu'elle est “une rose”, ajoute-t-elle. Je ne comprends pas ce que tu cherches. Tu es son beau-père, pas son mari. - Je pourrais être son père. Si tu ne l'avais pas toujours dans la ligne de mire, peut-être que je n'en ferais pas autant ! J'essaie de la mettre à l'aise, de lui prouver mon affection pour elle, dit Mustapha. Elle est la femme de mon fils. C'est blessant ce que tu insinues à chaque fois. Comment peux-tu être jalouse d'elle ? Si tu n'étais pas si aveuglée, tu verrais combien c'est une fille bien. Ouarda enrage à l'entendre dire du bien de Latéfa, alors qu'elle ne voit que du mal en elle. Elle n'en peut plus d'entendre son mari lui rappeler qu'elle est leur belle-fille. Elle voit clair en lui. Peut-être qu'il ne s'en est pas encore rendu compte, mais il n'a de yeux que pour Latéfa. Il est attiré par elle. Aujourd'hui, il ne fait que la complimenter. Ouarda l'imagine très bien poser la main sur son bras ou sur son épaule pour établir un contact. Ce serait le début d'une relation entre eux. C'est horrible, pense-t-elle. Cela n'arrivera jamais, se jure-t-elle en son for intérieur. Je ne vais pas les laisser détruire mon foyer. Elle décide de garder son calme et de feindre d'accepter les choses telles qu'elles sont. En se tenant un peu en retrait, elle verra bien si son mari saura se tenir tranquille. - Donne-moi juste un peu de temps, dit-elle à son mari. Je finirais par l'apprécier à sa juste valeur. Je te promets de faire un effort. - Tu ne le regretteras pas. Ouarda apprendra les jours suivants à garder son calme et à ne plus faire de remarques désobligeantes. Un semblant de paix règne dans la maison. Latéfa peut enfin souffler, persuadée que sa belle-mère a fini par l'accepter. La jeune femme se laisse aller. Elle peut enfin rire, sympathiser avec tous les membres de la famille, sans craindre les foudres de sa belle-mère. Rachid est aussi heureux qu'elle. Lorsque, quelques mois après, elle lui apprend qu'elle est tombée enceinte, il danse de joie. Tous à la maison partagent sa joie. On ne parle plus que du bébé qui va venir égayer la maison. Le ventre à peine rebondi, tous s'efforcent à ne plus laisser leurs vêtements sales traîner par terre, à ce que la salle de bains soit propre après leur passage. Le vendredi, tous participent au grand ménage, uniquement pour lui éviter les corvées. Même le beau-père s'y met. Il rentre souvent à l'improviste, apportant des gâteaux, des laitages et même des fruits exotiques. Ouarda n'en sait rien car, à chaque fois, il lui ordonne d'emmener le sachet dans sa chambre. Latéfa est très touchée par ses gestes ; cependant, il la met dans la gêne. Si sa belle-mère se doute de quoi que ce soit, elle le lui fera payer très cher. Latéfa veut tout sauf revivre l'enfer de ces derniers mois… (À suivre) A. K. [email protected]