La journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens, célébrée chaque 17 avril depuis 1974, est marquée cette année par une grève de la faim massive, entamée hier dans les geôles israéliennes, par plus de 1 500 détenus. Ces derniers réclament la fin des conditions de détention insupportables et illégales et dénoncent « un apartheid judiciaire ». Selon Issa Qaraqee, chargé de la question des prisonniers au sein de l'Autorité palestinienne, environ 1.300 détenus palestiniens ont commencé hier matin leur grève de la faim illimitée dans le cadre de ce mouvement collectif sans précédent, lancé par le parti Fatah. L'action est dirigée par l'un des plus emblématiques prisonniers, Marwan Barghouthi, auquel se joindront des centaines de détenus de tous partis. Ce chiffre (1.300) « pourrait augmenter dans les heures à venir », a déclaré la même source. « Selon les informations dont nous disposons pour le moment, 1.500 prisonniers refusent de se nourrir », a précisé de son côté Amani Sarahneh, porte-parole du Club des prisonniers palestiniens. La grève de la faim vise à « mettre fin aux abus » de l'administration pénitentiaire israélienne, a expliqué l'initiateur de ce mouvement, Marwan Barghouthi, dans une tribune envoyée au quotidien New York Times depuis sa prison de Hadarim (en Israël) où il est condamné à la perpétuité. « Les prisonniers palestiniens souffrent de torture, de traitements dégradants et inhumains et de négligence médicale, certains ont été tués en détention », a dénoncé Barghouti, qui avait été un des animateurs les plus emblématiques du soulèvement contre l'occupant israélien entre 2000 et 2005. Il a, en outre, dénoncé « un apartheid judiciaire qui garantit une impunité pour les Israéliens ayant commis des crimes contre des Palestiniens et criminalise la résistance palestinienne ». Depuis 1967 et l'occupation par l'armée israélienne des Territoires palestiniens, plus de 850.000 Palestiniens ont été emprisonnés par Israël. Ces dernières années, plusieurs détenus se sont lancés dans des grèves de la faim individuelles pour protester contre leur détention arbitraire. Pour eux, la seule arme est la grève de la faim, ils en ont mené de nombreuses au fil des décennies d'occupation, certaines très longues, beaucoup d'entre elles victorieuses. Parmi les 6.500 Palestiniens actuellement détenus dans les prisons israéliennes, figurent 62 femmes et 300 mineurs (garçons et filles). Environ 500 d'entre eux sont sous le régime extrajudiciaire de la détention administrative qui permet une incarcération sans procès ni inculpation. Treize députés palestiniens sont aussi emprisonnés, selon des chiffres officiels. M.T./Agences