"Il faut une réorganisation de l'Etat. Un Etat unifié et décentralisé qui renforcera le pouvoir des élus locaux", précisera M. Belabbas. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, Mohcine Belabbas, a animé, jeudi, un meeting populaire à la grande salle de la maison de la culture Taous-Amrouche de Béjaïa. Un meeting entrant dans le cadre de la campagne électorale pour les législatives du 4 mai prochain. Et c'est devant une salle pleine à craquer que le premier responsable du RCD a développé les grandes lignes du programme électoral de son parti pour une sortie de crise. L'orateur a, d'emblée, affirmé que "l'on peut sortir le pays de cette crise dans laquelle le pouvoir l'a conduit" en proposant des "solutions concrètes" et recommandées par le RCD dans son programme. "Nous proposons 150 solutions concrètes et réalisables à court et moyen termes dans notre programme électoral", tout en plaidant pour "un Etat unifié et décentralisé", en guise, sans doute, de réponse aux indépendantistes du MAK. "Il faut une réorganisation de l'Etat. Un Etat unifié et décentralisé qui renforcera le pouvoir des élus locaux", précisera M. Belabbas, plaidant ainsi pour la "suppression des daïras, qui sont des institutions budgétivores d'autant plus que maintenant, la délivrance de pièces d'identité, des passeports et des cartes grises est transférée aux communes. Les effectifs des daïras seront affectés aux communes et wilayas, qui sont en manque de personnels". Le président du RCD, qui a souligné que les législatives sont d'abord un choix du programme, a proposé pour le secteur du tourisme, à titre d'exemple, que la résidence de Club-des-Pins, qui coûte chaque année au Trésor public 50 milliards de dinars, soit privatisée au même titre que les résidences de wilaya ayant plus d'une résidence. Mieux encore, cela "va créer des richesses, de l'emploi et des rentrées en devises", expliquant que l'Etat ne peut être réduit à la gestion d'hôtels. Autre axe du programme de son parti, développé par l'intervenant, est celui du redémarrage de l'appareil industriel et énergétique. "Nous sommes le premier parti à avoir organisé, en 2007, un colloque international sur les énergies renouvelables. Nous avons toujours anticipé sur les problèmes et sur les questions sociétales", rappellera l'orateur. "Si toutes les structures de l'Etat passent à l'énergie renouvelable, on gagnera beaucoup d'argent. C'est ça la politique d'austérité et non pas puiser dans la poche des citoyens." Sur le volet de la santé, le leader du RCD soutient aussi que "la santé gratuite est de la poudre aux yeux". Pour cela, son parti préconise un minimum vieillesse pour ceux qui n'ont pas une retraite et une carte "Tuddert" pour ceux qui n'arrivent pas à acheter leurs médicaments qui coûtent très cher et une bourse d'études proportionnelle aux salaires des parents. "L'austérité est la pire des solutions car elle génère le désarroi et le désespoir. Il faut réduire le train de vie de l'Etat", insistera-t-il, notamment sur la gestion rigoureuse des dépenses de l'Etat. "Nous proposons dans notre programme de bâtir le budget de l'Etat sur les richesses produites, et non sur les richesses naturelles", précise-t-il. Enfin, le président du RCD a exhorté son auditoire à voter massivement en faveur de son parti car "le RCD est la solution", conclura-t-il. L. OUBIRA