"Nous proposons dans notre programme de bâtir le budget de l'Etat sur les richesses produites, et non sur les richesses naturelles", a souligné le président du RCD. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) Mohcine Belabbas, était hier, à Bouira, où il a animé un meeting populaire à la place des Martyrs de la ville. D'emblée, M. Belabbas a estimé que la formation politique qu'il dirige, était, de tout temps, un "lanceur d'alertes". "Nous avons alerté le pouvoir contre l'imminence de la crise financière, et ce, depuis 2010. Nous avons également préconisé des alternatives aux énergies fossiles et enclenché le processus des énergies renouvelables depuis 2008. Nos interventions au sein de l'APN sont toujours d'actualité", a-t-il indiqué. Et de préciser : "Nous sommes le premier parti à avoir organisé, en 2007, un colloque international sur les énergies renouvelables. Nous avons toujours anticipé sur les problèmes et sur les questions sociétales." Pour l'hôte de Bouira, le RCD était la seule formation politique à s'opposer clairement à la révision de la Constitution en 2008. "L'histoire retiendra que c'est le RCD, et uniquement lui, qui s'est opposé au coup de force constitutionnel permettant à l'actuel président de gouverner à vie", rappellera Mohcine Belabbas sous les acclamations de ses partisans. S'agissant des lois de finances votées depuis 2014 par les députés sortants, M. Belabbas les qualifiera de "honteuses" et de "suicidaires" pour le pays. "L'austérité est la pire des solutions", a-t-il dit, ajoutant qu'"elle génère le désarroi et le désespoir (...)". Il a estimé qu'il faudrait "réduire le train de vie de l'Etat", tout en insistant, notamment, sur la "gestion rigoureuse" des dépenses publiques. "Nous proposons dans notre programme de bâtir le budget de l'Etat sur les richesses produites, et non sur les richesses naturelles", a-t-il souligné. L'orateur a également plaidé pour la régionalisation, à travers la création d'un parlement local, à l'image de ce qui existe en France par exemple, sous l'appellation de Conseil régional. "On doit aller, également, vers la création d'un parlement qui sera choisi par les citoyens et un gouvernement local dans chaque région." Abordant le secteur du tourisme, le président du RCD a proposé, entre autres, de céder aux investisseurs privés la résidence d'Etat du Club-des-Pins (Alger), afin de la transformer en un complexe touristique d'excellence. "Savez-vous combien coûte l'entretien de cette résidence au contribuable ?", s'est-il interrogé avant de révéler que 50 milliards de dinars sont déboursés annuellement pour l'entretien de cette résidence. Et d'ajouter que "si nous devions céder cette résidence aux investisseurs, nous économiserions 50 milliards et nous pourrions engranger le double, voire le triple". En outre, il a estimé qu'il faudra faire de même pour les résidences des walis. "Figurez-vous que chaque wali possède au moins une villa d'hôtes. Or ces hôtes, séjournent dans les hôtels (...), alors pourquoi ne pas transformer ces villas en auberge ou en musées. Ce sera de l'argent en plus dans les caisses de l'Etat", a-t-il encore préconisé. Le chef du RCD a regretté, par ailleurs, "l'inertie" du pouvoir face à la crise que traverse le pays, estimant qu'"énormément de temps a été perdu par le pouvoir pour solutionner cette crise. Mais la clé de toute sortie de crise se fera par l'ouverture d'un dialogue serein et apaisé avec l'opposition". S'agissant des secteurs de la santé, de l'éducation et de l'emploi, Mohcine Belabbas considère que ces domaines se dégradent. Il s'interroge sur la gratuité des soins qui, a-t-il critiqué, n'"existe que sur l'ordonnance car tout est payant". "Au RCD nous sommes pour la création d'un minimum vieillesse pour les personnes âgées et démunies, nous sommes également pour la scolarisation dès l'âge de 5 ans", a-t-il conclu. Ramdane B.