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“Nous pouvons accorder un crédit en une demi-heure”
Le DG de Cetelem Algérie, leader du crédit à la consommation en Europe, à Liberté
Publié dans Liberté le 05 - 04 - 2005

Dans cet entretien, le premier responsable de cette société — filiale de la grande banque française BNP Paribas — qui compte être opérationnelle en septembre ou octobre prochain Cetelem Algérie, indique qu'elle va accorder des crédits auto et des prêts aux salariés des entreprises ainsi que pour l'acquisition de produits électroménagers et de matériel informatique à travers un réseau de points de vente des concessionnaires, magasins et grandes surfaces.
Liberté : Pourriez-vous nous présenter votre établissement ?
Loïc Le Pichoux : Cetelem a plus de 50 ans d'existence. C'est, désormais, un groupe qui est aussi une filiale de la banque BNP Paribas. La société principale, c'est Cetelem SA, qui est une entreprise d'origine française. Elle est spécialisée dans le crédit à la consommation avec ce principe d'apporter une solution de prêts pour l'ensemble des agents de la distribution des points de vente. La société a connu une forte progression ces dix dernières années. Cetelem est présente dans plus de 20 pays, et près de 60% de ses collaborateurs sont hors France. Depuis 1953, l'entreprise contribue à faire du crédit un outil moderne et maîtrisé au service de la consommation et de la gestion du budget des ménages.
Quand votre établissement sera-t-il opérationnel en Algérie ?
Nous prévoyons notre lancement commercial à la prochaine rentrée sociale, c'est-à-dire en septembre ou octobre prochain.
Vous devriez avoir d'ici à cette échéance votre agrément de la part du Conseil de la monnaie et du crédit de la Banque d'Algérie...
Absolument ! Pour le démarrage de nos activités et la concrétisation de nos opérations, nous devrions acquérir cet agrément.
Pour la réalisation de votre projet en Algérie, allez-vous créer votre propre réseau d'agences ou vous appuyer sur celui de BNP Paribas-Algérie …
Nous allons travailler sous notre propre marque Cetelem avec ses moyens de commercialisation. Ainsi, nous aurons un site à Alger, où il y aura une plate-forme centralisée pour toutes les opérations, sachant que la vente des crédits se fera quasi-essentiellement sur les points de vente, à savoir les concessions automobiles, dans les magasins de l'électroménager, de meubles ou de micro-informatiques.
À ce propos, avez-vous d'ores et déjà établi des contacts avec des concessionnaires automobile, des gérants de magasins… ?
Oui, tout à fait. J'ai rencontré la plupart des filiales des constructeurs, des importateurs et des distributeurs de marques automobiles. J'ai également rencontré quelques responsables de magasins et de distributeurs de produits électroménagers, de la hifi et de micro-informatique.
Pourrions-nous connaître les grandes lignes du plan de développement de Cetelem pour les trois prochaines années en Algérie ?
Il y a deux piliers principaux sur lesquels se fondent nos activités : le crédit auto et le crédit électroménager et meubles par l'intermédiaire de points de vente. Nous débuterons nos opérations avec cette organisation. Nous développerons ensuite d'autres produits de type comptes permanents, réserve d'argent... qui permettent aux clients de réutiliser une réserve d'argent dont il dispose dans la limite d'un plafond. Par la suite, nous proposerons des prêts personnels au profit des clients qu'on aura connus et fidélisés, après leur avoir déjà accordé des crédits automobile ou électroménager et meubles.
Hormis les activités que vous venez de citer, auriez-vous en projet d'autres produits ?
Il y a, en effet, un autre produit que je n'ai pas cité. Il s'agit des conventions monétaires que nous allons signer avec les employeurs et les œuvres sociales pour pouvoir proposer des crédits aux salariés d'une entreprise avec laquelle nous aurons signé un accord au préalable.
Avant de décider de venir vous installer en Algérie, vous avez sans doute effectué une étude.Pourrions-nous connaître les conclusions de votre analyse du marché du crédit à la consommation en Algérie ?
Le marché s'est fortement développé pour l'automobile, même si d'autres potentiels de développement existent toujours, tant en termes de chiffre d'affaires que de méthodes et de possibilités de fournir une réponse rapide aux clients, concessionnaires ou vendeurs dans des magasins.
Maintenant que le lancement de vos activités sera effectif dans quelques mois, quel est le plus qu'apporterait Cetelem sur le marché algérien ? Autrement dit, comment votre société affrontera le marché algérien marqué par une concurrence de plus en plus rude ?
Nous mettrons tout notre savoir-faire et notre expérience de plusieurs années au profit du client algérien. Nous apporterons, en outre, efficacité, rigueur et rapidité sur le marché. Le plus, c'est d'avoir aussi cette capacité, cette latitude de dire oui ou non au client mais de le faire rapidement.
Les conditions d'obtention d'un crédit auprès de Cetelem seront-elles attractives et plus concurrentielles par rapport aux autres établissements ? À ce sujet, pourrions-nous avoir de plus amples informations sur la durée du crédit, le taux d'intérêt à pratiquer et les délais de réponse au dossier de demande ?
Concernant les conditions tarifaires, je ne suis pas prêt aujourd'hui à en parler. Ces éléments d'information nous les communiquerons lors du lancement commercial de Cetelem, car les conditions sont encore à l'étude actuellement.
Du moins, quel serait le taux d'intérêt que vous pratiquerez en comparaison à celui des autres concurrents ?
Le taux d'intérêt dépend essentiellement du produit financé. Le taux pour l'achat d'une voiture n'est pas le même que celui destiné à l'achat d'une maison ou d'un meuble… Par conséquent, la fixation des conditions tarifaires, pour nous, c'est de trouver le juste équilibre entre une analyse de rentabilité qui dépend, à son tour, du produit à financer et des conditions du marché, c'est-à-dire ce que fait la concurrence quand celle-ci le fait. Aujourd'hui, il est prématuré de parler de ces conditions.
… Même pour la durée de remboursement ?
La durée va elle aussi dépendre du bien financé. Nous pouvons, par exemple, dire que le crédit sur l'achat d'une voiture sera de quatre ans. En revanche, le financement d'un micro-ordinateur ne doit pas se faire sur quatre ans. Car la durée de vie d'un ordinateur, ce n'est pas quatre ans mais plutôt deux ans. Nous proposerons des crédits dont les conditions et les caractéristiques seront adaptées au bien qui est financé. Une chose est certaine, notre offre sera, j'en suis convaincu, attractive. Dans l'offre que nous proposons au client, on trouve le prix, le service fourni, la qualité et une société à même de suggérer des produits innovants.
Quelle serait la démarche à suivre pour l'obtention d'un crédit auprès de Cetelem ?
Le client se présentera dans l'un des points de vente avec lesquels nous avons au préalable signé des conventions. Il doit fournir un certain nombre de renseignements sur place au magasin. Il identifiera ses caractéristiques professionnelles, familiales, son revenu…
Nous demanderons des renseignements assez complets. Nous sommes capables de donner l'accord de principe dans la demi-heure qui suit, directement sur le point de vente. Ensuite, le vendeur transmettra le dossier à l'agence Cetelem, qui concrétisera le financement directement vers le commerçant conventionné. Le client, quant à lui, aura finalisé sa démarche.
Récemment, le marché a connu de nouveaux changements. Il s'agit de la banque Cnep qui a décidé de suspendre son crédit automobile. Cette nouvelle donne ouvre, de ce fait, la voie à Cetelem pour devenir un acteur considérable sur le marché.
Je tiens à préciser que nous avons pris la décision de venir nous installer en Algérie avant la suspension décidée par la Cnep. Même en la présence de la Cnep, nous sommes convaincus de nos capacités à pouvoir apporter un service qui nous différencie de nos concurrents. Nos ambitions ne reposent pas sur la suspension ou non de la Cnep.
Quelles sont les perspectives de développement de Cetelem en Algérie ?
Nous souhaitons réussir. Nous espérons faire en Algérie ce que nous avons réussi à faire dans d'autres pays. Nous avons pu devenir leader ou, du moins, acteur majeur sur ces marchés de crédits à la consommation (*). La barre est placée à ce niveau-là pour l'Algérie.
B. K.
(*) Cetelem est n°1 en France et en Europe dans le crédit à la consommation.


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