Suite à la dissolution du Syndicat autonome des travailleurs de Sonelgaz (Snateg) par le ministère du Travail pour des raisons qui demeurent inconnues, la communauté syndicale internationale est montée au créneau pour dénoncer ce qui est considéré comme un acte "illégal et illégitime". En effet, la Confédération syndicale internationale (CSI) ainsi qu'IndustriALL Global Union ont exprimé via des communiqués, dont Liberté détient des copies, leur réprobation de ce raté tout en dénonçant une "violation flagrante" des conventions 87 et 98 de l'Organisation internationale du travail (OIT). Ainsi, la CSI interpelle directement Mohamed El-Ghazi, ministre du Travail, afin de lui exprimer sa "ferme désapprobation de la décision d'annuler de façon unilatérale l'enregistrement du syndicat Snateg affilié à la Cgata et à la CSI", écrit cette confédération. Et d'ajouter que cette décision constitue pour elle "une violation flagrante de dispositions de la loi 90-14/1990 qui stipule en ses articles 27, 28, 30 et 31 que la décision de suspension et de dissolution des syndicats ne peut être autorisée que par voie judiciaire, et ce, auprès des juridictions compétentes". Cette puissante confédération syndicale, laquelle revendique 181 millions de travailleurs dans des centres nationaux de syndicats implantés dans 163 pays, n'hésite pas à menacer de faire part de ces "transgressions" lors de la prochaine Conférence internationale du travail. "Nous rappelons également que l'Algérie fait partie de la longue liste de pays qui peuvent être discutés à la prochaine session de la Conférence internationale du travail en raison de la violation continue de la convention 87 et le non-respect des commentaires et recommandations de l'OIT", tout en estimant les arguments présentés par le ministère du Travail pour justifier la suspension de l'agrément du Snateg comme "très faibles" et "contraires aux dispositions légales et constituent une violation grave des conventions 87 et 98 de l'OIT, ratifiées par votre pays". De son côté, IndustriALL Global Union, qui revendique plus de 50 millions de travailleurs et travailleuses dans les industries minières, l'énergie et la fabrication dans 140 pays dont l'Algérie, interpelle le Premier ministre dans le but de mettre fin "aux violations des droits fondamentaux des travailleurs et représentants syndicaux du Snateg". Ce conglomérat international de syndicats condamne "énergiquement la décision d'annuler de façon unilatérale l'enregistrement du Snateg" et estime que cet acte constitue une infraction grave aux principes de la liberté d'association et une violation de l'article 4 de la convention 87 de l'OIT. IndustriALL Global Union dit rester "attentive à l'évolution de la situation", tout en menaçant à son tour de "sanctions" lors de la prochaine session de la Conférence internationale du travail. "Nous soutiendrons le dépôt d'une plainte contre le gouvernement algérien auprès des institutions internationales pour violation des droits humains et syndicaux et abus de pouvoir", conclut ce syndicat.