La réouverture de l'ambassade de France à Damas, fermée en 2012 pour protester contre la répression sanglante en Syrie, "n'est pas à l'ordre du jour", a affirmé, hier, le ministère français des Affaires étrangères. "La réouverture de notre ambassade n'est pas à l'ordre du jour", a indiqué le Quai d'Orsay, alors que le journal panarabe Al Hayat écrit que le président Emmanuel Macron envisage de revenir sur cette décision. L'ambassade de France avait été fermée en mars 2012 par le gouvernement du président de droite Nicolas Sarkozy, pour dénoncer le "scandale" de la répression sanglante par le régime de Damas du soulèvement déclenché en 2011. La France a, dès le début, été un des soutiens les plus forts de l'opposition syrienne et a toujours réclamé le départ du président Bachar al-Assad, considéré comme le principal responsable du conflit sanglant en Syrie, qui a fait plus de 320 000 morts et des millions de réfugiés. Cette position s'est infléchie après les attentats qui ont meurtri la France en 2015, et la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique qui a prospéré en Irak et en Syrie à partir de 2014 a été placée au rang de priorité absolue. Le mois dernier, Paris a publié un rapport du renseignement accusant le régime d'être responsable de la dernière attaque chimique en date, qui a fait 88 morts à Khan Sheikoun le 4 avril. Pendant sa campagne, le président Emmanuel Macron avait répété que la lutte contre l'EI était une priorité et n'a pas eu de position tranchée quant au sort du président syrien. Il avait néanmoins salué les frappes américaines menées en représailles à l'attaque de Khan Sheikoun. Moscou a récemment estimé, par la voix de son ambassadeur à Paris, Alexandre Orlov, que M. Macron semblait "plus déterminé" à travailler avec Moscou sur la question syrienne. Le président russe Vladimir Poutine, dont le pays est un allié indéfectible de Damas, sera reçu, lundi prochain, à Versailles, près de Paris.