Le ministre bahreïni des Affaires étrangères a accusé hier le Qatar, mis au ban par ses voisins du Golfe, de chercher une "escalade militaire" en faisant appel à des soldats étrangers, en allusion à la Turquie qui vient de déployer des militaires dans l'émirat gazier. "Le différend avec le Qatar est politique et sécuritaire et n'a jamais été militaire. Mais le déploiement (dans ce pays) de troupes étrangères avec leurs blindés est une escalade militaire dont le Qatar assume les conséquences", a écrit cheikh Khaled ben Ahmed Al-Khalifa sur son compte twitter. En pleine crise du Golfe, provoquée par la rupture le 5 juin par l'Arabie Saoudite et ses alliés, dont le Bahreïn, avec le Qatar, accusé de soutenir "le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran, la Turquie s'est montrée solidaire de Doha. Jeudi, l'armée turque a annoncé sur son site que 5 véhicules blindés et 23 militaires étaient arrivés au Qatar, témoignant de la volonté d'Ankara de renforcer sa coopération militaire avec Doha. Ce déploiement faisait suite à l'approbation le 7 juin par le Parlement turc d'un accord datant de 2014 et permettant l'envoi de troupes sur une base turque au Qatar. Environ 90 militaires y étaient déjà stationnés. Les adversaires du Qatar ont présenté à l'émirat gazier une série de demandes exigeant entre autres la fermeture de la base turque, des requêtes jugées "contraires au droit international" par le président turc Recep Tayyip Erdogan. "Certaines puissances régionales se trompent si elles croient que leur intervention va régler le problème", a prévenu le chef de la diplomatie bahreïnie sur twitter. Il a ajouté qu'"il est dans l'intérêt de ces puissances de respecter le système régional actuel, le seul en mesure de régler" le différend entre le Qatar et ses voisins du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Outre le Qatar, le Bahreïn et l'Arabie Saoudite, le CCG regroupe aussi les Emirats arabes unis, le Koweït et le sultanat d'Oman. Seuls ces deux derniers pays n'ont pas rompu avec le Qatar. R. I./Agences