En dépit de la crise financière qui affecte l'Algérie et la réduction significative du budget d'équipement dont la manifestation a été l'annulation de ses grands projets, notamment le marché de l'autoroute des Hauts-Plateaux, Cosider a maintenu sa bonne santé financière, voire amélioré ses résultats financiers. Cosider, groupe public détenu par le Fonds national d'investissement, classé 4e plus grande entreprise dans le secteur du BTPH en Afrique, a réalisé en 2016 un chiffre d'affaires de 163 milliards de dinars, contre 141 milliards de dinars en 2015, soit une croissance de 15% du chiffre d'affaires. Son résultat bénéficiaire net s'est situé à 23 milliards de dinars. Le plan de charge du groupe reste important : 500 milliards de dinars à fin 2016, en dépit du gel de certains grands projets d'infrastructures par l'Etat, correspondant à trois ans d'activité. Sur ce montant, 135 milliards de dinars représentent de nouveaux projets, contre 90 milliards de dinars en 2015 Par ailleurs, Cosider a investi 11 milliards de dinars l'année dernière et recruté 1 000 nouveaux collaborateurs. Les effectifs du groupe se sont élevés en 2016 à 38 140 employés. Tels sont les résultats saillants présentés lors d'une cérémonie de présentation du bilan de Cosider pour 2016 organisée à l'hôtel El-Aurassi lundi dernier. "La situation financière difficile que traverse le pays actuellement nous impose plus de discipline, de rigueur et de détermination pour maintenir la pérennité et la rentabilité de Cosider. La rationalisation des dépenses et le respect des délais de réalisation constituent un défi majeur de ce groupe à moyen et long terme", a souligné le P-DG du groupe lors de son allocution prononcée à l'occasion de cette cérémonie. En fait, ce leader du secteur du BTPH a été le plus touché par le problème des créances impayées. Le groupe n'a pas encore reçu son argent au titre des situations de travaux. "Sa trésorerie se trouve touchée. Mais Cosider a suffisamment de fonds propres. Ce qui lui a permis de surmonter cette crise due à ces impayés", a confié un responsable de Cosider. La crise risque de toucher plus sévèrement Cosider en 2018 si ces créances ne sont pas payées. Résultat d'une très forte dépendance à la commande publique. Mais pour parer à ces difficultés, Cosider compte diversifier ses activités : mise en valeur de dizaines de milliers d'hectares de terres agricoles et implication dans le nouveau programme des énergies renouvelables. K. Remouche