Le projet du statut sera débattu demain et après-demain à Constantine, en prévision de la prochaine réunion du conseil national du Cnes, qui compte soumettre ses propositions à la tutelle. Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) révèle qu'un statut de l'enseignant-chercheur doit permettre aux enseignants de “se réapproprier l'ensemble des tâches et prérogatives liées à (leur) métier” et à ceux de rang magistral de “consacrer l'ensemble de leurs efforts à l'encadrement et à la direction des activités de recherche”. Il plaide pour le renforcement du potentiel des formateurs pour faire face au “flux grandissant d'étudiants”, l'intégration d'“une gestion démocratique” de l'Université algérienne avec une “participation élargie” des enseignants et “une revalorisation salariale” qui assurerait une vie décente aux enseignants-chercheurs. Dans un document portant sur les propositions de la commission nationale du Cnes sur l'avant-projet de statut, le Conseil national des enseignants du supérieur insiste, notamment dans le chapitre relatif aux missions de l'université, sur la formation des “cadres nécessaires au développement économique, social et culturel” du pays, l'initiation des étudiants aux méthodes de la recherche et la promotion de la formation par et pour la recherche, ainsi que la contribution à la production et à la diffusion généralisée du savoir et des connaissances, à leur acquisition et leur développement et la participation à la formation continue. Dans les domaines de la recherche scientifique et du développement technologique, le Cnes définit les “missions fondamentales” de l'université, à savoir la contribution à l'effort national de recherche, la promotion et la diffusion de la culture nationale, la participation au renforcement du potentiel scientifique national, la valorisation des résultats de la recherche et la diffusion de l'information scientifique et technique, de même que la participation au sein de la communauté scientifique et culturelle internationale à l'échange des connaissances et à leur enrichissement. Le syndicat des enseignants du supérieur justifie, par ailleurs, l'idée d'élaboration d'un nouveau statut de l'enseignant par la situation actuelle de l'université marquée, selon lui, par “les contre-performances”. “Les politiques circonstancielles mises en œuvre par les pouvoirs publics depuis plusieurs années visaient beaucoup plus à réduire les dépenses qu'à améliorer l'efficacité et le rendement interne et externe de l'université”, constate la commission nationale du Cnes. Cette dernière considère que les dernières mesures de revalorisation des heures supplémentaires et d'encadrement “ne peuvent avoir que l'effet inverse escompté : l'amélioration de la qualité de l'enseignement et d'encadrement et de la recherche”. Elle relève en outre que cette “défaillance”, conjuguée à “une stratégie inadéquate” pour l'enseignement et la recherche scientifique, a généré des “conséquences négatives” sur la qualité de la formation dispensée, le niveau et l'impact de la recherche scientifique sur le développement économique, social et culturel de l'Algérie. “Ces conséquences sont aggravées par le départ inquiétant d'une partie des compétences universitaires vers l'étranger ou d'autres secteurs plus attractifs et une désaffection des meilleures potentialités pour la carrière d'enseignants-chercheurs”, retient encore la commission du Cnes. H. A.