Des herbes sèches, des milliers de bouteilles vides, des déchets hétéroclites et même des ordures ménagères ternissent ces espaces. Au fil des ans, la ville de Guelma, censée être la vitrine de la wilaya et qui avait été primée en 1987 "ville la plus propre et la mieux éclairée d'Algérie", continue inexorablement sa descente aux enfers et devient méconnaissable. Conscients de cette situation honteuse, des citoyens ont décidé de se rapprocher de Liberté pour clamer leur désespoir et interpeller les élus locaux qui ont des devoirs envers leurs administrés. Ammi Ali, visiblement excédé par l'inertie de la municipalité, nous déclare : "Les ordures jonchent tous les secteurs du chef-lieu de wilaya, et les services de nettoiement sont manifestement inopérants, car comment concevoir que les espaces verts, aires de jeux, squares et terrains vagues soient repoussants ? Des herbes sèches, des milliers de bouteilles vides, des déchets hétéroclites et même des ordures ménagères ternissent ces espaces qui sont fuis par la population pour des raisons évidentes. Les bacs et les dévidoirs à ordures sont sales et exhalent des odeurs nauséabondes, car ils débordent de déchets dégoulinants qui souillent la chaussée et les trottoirs. La canicule favorise la déliquescence des lieux qui deviennent horribles !". Rachid, un sexagénaire retraité de l'éducation nationale, poursuit : "Les cités Champ-de-Manœuvre et Gahdour-Tahar qui étaient réputées pour la qualité de leur cadre de vie, puisqu'elles abritaient les soirées estivales de milliers de familles, sont désormais hideuses, car la municipalité a failli à ses obligations qui consistent à veiller à la sécurité, au bien-être et à la santé des concitoyens !". Une mère de famille s'étonne que les rues, les boulevards et les avenues soient perpétuellement jonchés de déchets, car les balayeurs communaux ont mystérieusement disparu depuis quelques années. Elle saisit cette opportunité pour interpeller les édiles de la ville : "Êtes-vous conscients de notre calvaire ? Nous souffrons le martyre et nous avons honte de recevoir des familles amies issues d'autres métropoles ou d'outre-mer ! La saison estivale a débuté et nous appréhendons des épidémies, car les lieux sont très sales !". Une autre dame propose la mise en place de brigades de balayeurs municipaux, la mobilisation de tous les moyens humains et matériels, le nettoyage à grande eau des bacs à ordures et des rues et trottoirs, l'enlèvement quotidien des ordures et autres déchets et l'arrosage des espaces verts et squares. Elle estime que les jets d'eau à l'arrêt ainsi que les deux piscines communales doivent être pris en charge par les élus locaux. Ammi Naceur, un autre habitant, s'implique : "Le marché couvert du boulevard du Volontariat est une plaie, c'est un dépotoir à ciel ouvert ! Les clients évoluent dans un espace crasseux et nauséabond lors de leurs emplettes auprès de marchands souvent agressifs et malhonnêtes qui déversent des déchets hétéroclites sur les trottoirs et la chaussée : tripes, boyaux de poulets, carcasses osseuses, fruits et légumes pourris ! Des denrées périssables sont exposées au soleil ardent et des poissonniers exercent à même le sol ! De gros rats circulent dans les allées poisseuses et glissantes de ce centre commercial qui attire beaucoup de monde, car les produits abondants sont cédés à des prix concurrentiels ! Je saisis cette opportunité pour lancer un appel désespéré aux responsables concernés !"