Mustapha Meddour, 38 ans, délégué de la commune de Béjaïa, s'est présenté, ce week-end, à notre bureau régional afin de nous faire part du “calvaire” qu'il aurait subi lors de sa mise en garde à vue au commissariat central de la wilaya de Béjaïa après avoir été arrêté par la police au cours de la descente nocturne visant l'empêchement de la tenue du sit-in des archs devant la maison d'arrêt de Béjaïa. Voici le témoignage de ce délégué : “Dans la soirée du mardi 31 décembre 2002, vers 21h30, un commando de CNS et des policiers en civil se sont acharnés avec une rare férocité contre ma personne, alors que j'étais parmi ces nombreux citoyens venus observer un sit-in pacifique devant la prison d'El-Khemis pour exiger la libération de nos camarades détenus du mouvement citoyen. En effet, au moment où je m'apprêtais à prendre la fuite, à l'instar de tout le monde, trois policiers en civil, qui se sont engagés dans une course-poursuite derrière moi, ont fini par me rattraper au niveau du jardin public (square) d'El-Khemis, situé juste en face de la maison d'arrêt de la ville de Béjaïa. Une fois embarqué à l'intérieur de leur voiture banalisée, une Golf blanche, l'un des policiers en civil ne tardera pas à m'assener quelques coups de poing à la tête. La brutalité de ces éléments censés protéger le citoyen ne s'arrêtera pas là, puisque durant la même nuit, deux autres policiers de garde m'ont roué de coups à l'intérieur même de la cellule de garde à vue du commissariat central de Béjaïa, me causant des traumatismes au niveau du crâne, une meurtrissure au bras et une déchirure au genou.” K. O.