Lors des audiences accordées aux ambassadeurs d'Italie et d'Iran, le ministre de l'Industrie, Mahdjoub Bedda, a rappelé que sans un tissu de sous-traitance, aucune usine de montage ne serait lancée sur le sol algérien. L'Algérie est en passe d'accueillir deux nouveaux constructeurs automobiles. Il s'agit de l'italien Fiat Chrysler et de l'iranien Saipa qui, jusqu'ici, n'ont pas réussi à trouver des opérateurs qui pourraient s'engager sur le long terme pour développer des usines de montage de voiture et un tissu de sous-traitance. Si pour Fiat Chrysler l'aventure automobile a toujours été infructueuse au vu de son taux de pénétration sur le marché algérien, notamment après le retrait de ses partenaires locaux, pour Saipa, l'aventure ne fait que commencer, non sans reconsidérer les paramètres de son installation. Mercredi dernier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda, avait affirmé aux ambassadeurs d'Italie Pasquale Ferrara, et d'Iran, Reda Amiri, que tous les projets d'installation de nouvelles usines ne pourraient intervenir qu'une fois le nouveau cahier des charges relatif à l'investissement dans le secteur automobile sera promulgué. En ce sens, M. Ferrara a indiqué, lors d'une audience avec M. Bedda, que Fiat Chrysler avait déjà entamé un travail de prospection en vue de sélectionner des sous-traitants algériens pour ce projet. En réponse au vœu des Italiens, M. Bedda a indiqué que son département ministériel était "prêt à accompagner les projets qui s'inscrivent dans la stratégie du gouvernement", tout en abordant les autres possibilités de partenariat dans les différents domaines, en mettant l'accent sur les priorités de son secteur, notamment le développement des PME/PMI et du tissu de sous-traitance pour accompagner la politique du gouvernement en matière d'industrie mécanique. Idem pour le projet de la marque Saipa qui, récemment, avait annoncé le lancement du véhicule le moins cher du marché. Et si Bedda avait insisté sur "la promotion de l'investissement et la valorisation des richesses du pays et le développement des PME", il est évident que ce projet devait également faire l'objet du renforcement du tissu de sous-traitance automobile pour développer un partenariat dans les domaines de l'industrie mécanique, mais aussi la construction navale, l'industrie agroalimentaire et les mines, "tout en offrant de grandes perspectives de développement pour les PME/PMI". Rassurant ses hôtes iraniens, M. Bedda s'est d'ailleurs félicité du projet du constructeur Saipa en Algérie, tout en réitérant "la disponibilité du gouvernement à accompagner ce projet dans le respect du nouveau cahier des charges ainsi que de la nouvelle stratégie du gouvernement". De son côté, M. Amiri a mis l'accent sur "la volonté des entreprises iraniennes à accompagner les entreprises algériennes dans le cadre d'un partenariat dans les domaines qui intéressent les deux pays, notamment l'industrie automobile, l'industrie pharmaceutique et l'agro-industrie". Il faut rappeler que le projet d'usine de montage de véhicules de marque iranienne Saipa avait été annoncé en 2014 par le groupe Tahkout. En 2016, un accord a été signé entre Cima Motors (groupe Tahkout, ndlr) et la société iranienne Saipa, lors de la réunion du comité bilatéral du suivi de la coopération industrielle tenue à Téhéran. L'assiette de terrain qui devra accueillir ce projet est situé dans la zone d'activité de la ville de Frenda (Tiaret) et cette usine de montage de véhicules, qui s'inscrit dans le cadre de la règle 51/49% du code de l'investissement, devrait produire 100 000 véhicules/an. FARID BELGACEM