Dans la ville d'El-Eulma qui compte plus de 200 000 habitants, les officines pharmaceutiques n'assurent pas la permanence durant la nuit. Pis encore, la grande majorité de ces pharmacies ne travaillent pas le vendredi au grand dam de la population. En effet, le soir, la plupart des officines baissent rideau vers 21h au plus tard, et celles qui restent ouvertes ne vont pas au-delà de 23h. Cette situation pénalise énormément les malades chroniques et les cas urgents survenant tard dans la nuit. "Vendredi dernier, j'ai sillonné plusieurs kilomètres pour trouver une officine ouverte. En plein jour, les officines qui se trouvent à quelques encablures de la maternité étaient fermées pour des raisons qu'on ignore", nous dira un habitant. Dans la nuit, les habitants sont contraints de se rendre au chef-lieu de wilaya pour se procurer un médicament. Interrogé, un pharmacien a avancé le manque de sécurité la nuit. "Pendant la nuit, les rues de la ville ne sont pas sécurisées. On ne peut pas assurer la permanence dans un climat d'insécurité totale. Moi personnellement, j'ai fait l'objet d'une agression la nuit et mon téléphone a été volé par mon agresseur qui m'a surpris à l'intérieur de l'officine", dira notre interlocuteur. Un autre pharmacien ajoute que l'activité nocturne n'est pas du tout rentable. A Sétif, chef-lieu de wilaya, même constat. Rares sont les pharmacies qui restent ouvertes toute la nuit, le week-end et les jours fériés. Deux ou trois pharmaciens plus consciencieux et ayant gardé les vieux réflexes ouvrent jusqu'à minuit ou 1h du matin. Ils tirent le rideau appelé "accordéon" et livrent les médicaments à travers les ouvertures. Cet état de fait dure depuis plusieurs années, aussi bien au chef-lieu Sétif que dans les autres grandes villes, à savoir El-Eulma, Aïn Oulmène, Bougaâ, Aïn El-Kébira et Bouandès. Et la direction de la santé de bouge pas le petit doigt. Celle-ci est, encore une fois, interpellée pour trouver une solution à ce problème en étroite collaboration avec le syndicat et l'ordre des pharmaciens. F. SENOUSSAOUI/A. LOUCIF